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Chpom Entertainment présente
Glasses, Gloves, Gone

 

Un film réalisé par Barclay Noyes, écrit par Charles Freeman.  

Avec François Méthanol,  

Bradley Howarth,  

Kerrilyn Winstone,  

Marie Caine.  

 

 

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Cheveux au vent, barbe de quelques jours, odeur constante de transpiration. Le vieux Jack (François Méthanol), écrasé par la chaleur, roule pleins pots vers le soleil de l’ouest américain. Il a quitté sa femme pour sa moto. Il a quitté sa vie d’avant pour la route, l’inconnu. Aujourd’hui il n’a rien d’autre, rien que ces kilomètres à avaler par milliers. On pourrait lui donner 70 ans comme on pourrait lui en donner 50. Son toit, c’est une chambre d’hôtel ou un bordel, ça dépend. C’est jamais deux fois le même, en tout cas.  

 

C’est comme ça. Après toute une vie d’errance sentimentale et professionnelle, Jack a pété un boulon. Il est parti. Quitte à errer, autant ne pas errer sur place.  

 

En cette fin de journée, il arrive dans un nouveau bled. Il rencontre de nouvelles personnes. De nouveau visages qui cachent tous la même amertume. Toujours ces femmes qui, après l’amour, chuchotent un vain « emmène-moi » aux vagabonds qui leurs passent dessus.  

Un simple regard et Jack sait, Jack devine que ce soir ce sera cette chanteuse (Marie Caine) du bar en bas de la rue. L’ambiance est franchement morose, on discute peu et les bières n’ont pas le temps de se réchauffer. On ne sirote pas, on enquille. Certains jouent au poker, d’autres se perdent à regarder la chanteuse. Gloria.  

 

Le vieux baroudeur ne parle à personne d’autre que sa future conquête, comme d’habitude. Le temps d’un brin de toilette pour effacer ces traces de cambouis et Jack sort des toilettes. Gloria le regarde. Son charisme inné la fait vibrer, sa lente démarche la rassure. Ce soir, elle abrégera son petit récital de chansons pour aller le rencontrer.  

 

 

Au petit matin, le vieux Jack se lève en silence. Un café, un croissant. Seul dans la petite cuisine de Gloria. Quelle femme… Quel physique. Et cette voie… Pourquoi n’a-t-elle pas percé dans le show-business ? Pourquoi s’est-elle échouée ici, dans ce bar visqueux ?  

Jack se lève, il entre dans la chambre. Gloria se réveille doucement. Lentement, Jack se rhabille. Il met ses lunettes, ses gants et s’en va.  

Dehors il fait grand soleil. Jack doit passer régler son Motel pour sa chambre qu’il n’a même pas utilisée. Oh puis merde, il n’a même pas donné son nom de toute façon. Le bruit pétard de son Harley réveille le quartier. Jack accélère, plein pots. Encore et encore des kilomètres, ce à quoi Jack répond par un poignet bien cassé, poussant à bout la mécanique de sa vieille monture.  

 

Pour arriver à ce taudis, il a dû pousser son Harley sur les dernières centaines de mètres. Epuisé, Jack s’effondre dans le canapé d’un bordel. Ce soir, il est la proie de Cherry (Kerrilyn Winstone). Prostituée réputée dans le quartier. Nuit facile, plutôt chère pour l’endroit. Whatever, le vieux Jack a de l’argent. Qu’est-ce qu’il n’a pas ?  

 

Il a une sale gueule, ah ça oui. Mais il s’en fout… En dessous de la ceinture, il assure.  

 

Que fait-elle à l’arrière de la moto ? Cherry serre fort cet homme dont elle ne connaît même pas le nom. Cet inconnu. Il l’a emmenée, prise, volée de son ennui. Quelle sera sa vie demain ? Elle l’ignore. Cherry ferme les yeux, les cheveux au vent.  

« - J’y vais. »  

 

Cherry ouvre les yeux. C’est Jack, il dit qu’il part. Elle est toujours nue sous les draps. Il met ses lunettes, prend ses gants et s’en va. La lumière de l’extérieur éblouit la femme allongée. Elle referme les yeux, comme pour ressentir son visage frapper l’air frais de plein fouet. Sentir les vibrations de cette moto indomptable sous ses fesses.  

Cette moto pétarade dans la rue et s’éloigne.  

 

Nouvelles routes, autoroutes, bretelles d’accès, intersections. Jack s’arrête à un croisement. Depuis une année qu’il roule, il en a vu des panneaux, des directions, mais celle-là jamais. Aucune direction vers la gauche : il n’y a pas de panneau. Sans la moindre hésitation, Jack tourne son guidon et enclenche la première vitesse.  

 

 

Deux heures de route sans indication. Il a fallu persister, quand même. Finalement, le bled est sympa, petit bar à la mode. Jack va faire un tour. Il ne sait pas où il est. Aucun panneau n’a annoncé la couleur. Jack aime ça.  

« - Une bière, s’il vous plait, demande-t-il au barman (Bradley Howarth).  

- Tout de suite » répond l’homme au sourire charmeur.  

Jack remarque le jeu du jeune homme. C’était pour lui ce sourire ? Les regards qui suivent le confirme. Jack sourit à son tour.  

 

« - C’est quoi le nom du bled, ici ? » demande enfin Jack, tout sourire, après quelques minutes.  

 

 

Scénario : (4 commentaires)
une série B sentimentale (road movie fantastique) de Barclay Noyes

François Méthanol

Kerrilyn Winstone

Bradley Howarth

Marie Caine
Sorti le 10 mars 2018 (Semaine 688)
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