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Chpom Entertainment présente
Ausland's Life - Souvenirs d'outre tombe

 

Cet épisode suit « Le Tueur du mois de Juin », sorti en 2016 dans nos studios.  

 

 

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L’orage ne cesse de frapper contre les vitres du train en direction Caen. Seul dans son compartiment, le Docteur Dennis Ausland (François Méthanol) a l’air absorbé par de noires pensées. Son regard reste cloué à l’horizon plat qui défile au loin. De violents éclairs remuent le ciel.  

 

Ce retour en Normandie, en France, son pays d’adoption, est un réel choc pour lui. C’est la première fois qu’il revient sur ces lieux de son ancienne vie depuis 1948. Aujourd’hui, il marche à l’aide d’une canne. Ses cheveux se font rares et son dos se courbe de jours en jours. Malgré tout, il a su préserver une santé irréprochable. Faute de pouvoir chérir une femme, un foyer, une fille, Dennis a fait attention à lui-même. Il a passé beaucoup de soirées à soupirer, le crâne entre les mains. Partout où il a été, il a toujours été un étranger. Etranger aux habitant, au pays. Même au bercail, en Allemagne... Il aime à penser que son nom n’y est pas pour rien.  

 

Les vaches regardent le train passer. Dennis ferme les yeux soudainement. Il y avait des vaches, elles se perdaient dans le brouillard. Et cette pluie, toujours cette pluie qui l’empêchait de bien réaliser ce qu’il avait sous les yeux : le cadavre de sa fille Julie, frappée à mort avec une barre en fer et piétinée par un troupeau affolé.  

 

Ca n’a jamais consolé Dennis que le Tueur du mois de Juin soit arrêté et enfermé à vie. Un temps, il avait même regretté ne pas pouvoir l’étriper lui-même.  

 

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Arrivé à Isigny après le changement à Caen. Sur le quai se tient une femme blonde habillée d’un long pardessus beige (Francesca Hunter). Dennis descend du train, une valise à la main, et se dirige vers la rue. Jeannine, la femme en pardessus, l’aperçoit et lui fait un signe de la main. Sans une expression, le Docteur la reconnaît et s’avance vers elle. La femme semble très heureuse. Ils se serrent la main.  

 

« - Merci beaucoup d’être venu, Docteur. »  

 

Dennis hoche de la tête. Tous deux prennent un taxi. Jeannine ordonne la direction de son Château. La pluie cesse peu à peu pendant qu’ils discutent à l’arrière du véhicule. Elle lui demande pourquoi il est parti de France pour retourner en Allemagne après la guerre. Elle lui demande si sa renommée est la même là bas qu’ici. Il répond toujours par des « Oui » ou des « Non ».  

 

Jeannine est la fille d’un riche entrepreneur décédé dans les années 50. C’est ainsi qu’elle hérite d’une fortune considérable et acquiert une gigantesque propriété dans la campagne. En 1960, elle a un fils, Pierre, qui manifeste les signes d’une maladie dès son plus jeune âge. Les médecins de toute la région sèchent. Même un de la capitale. Jeannine se rappelle alors d’un médecin dont lui parlait son père : Ausland. Elle cherche à le contacter. Dennis décline d’abord l’invitation de la riche dame. Deux années s’écoulent, l’enfant survit et, après d’innombrables lettres reçues de Jeannine, Dennis se décide à faire le voyage pour examiner ce garçon.  

 

Le premier examen du corps de Pierre (Richard Neil) n’apporte pas beaucoup de réponse à Dennis. Il est plus intrigué par le comportement bizarre de la bonne (Jeanne McCole) que par autre chose. Elle n’a cessé de le regarder avec des yeux illuminés, comme si elle savait quelque chose que tout le monde ignore.  

En fin de journée, Dennis se rend sur une de ces grandes plages ensablées. Le soleil est bas, la lumière est tamisée et dorée. Quelques nuages apportent un ton grisâtre au ciel.  

Julie et son père passaient beaucoup de temps ici, près de la mer. Leur mer. Sur ces mêmes plages qui, quelques années plus tard, recueillirent les corps inertes de centaines de soldats américains.  

 

Les pieds à moitié dans l’eau, Dennis vacille. Il sort brusquement de sa poche un revolver. Des larmes coulent sur son visage. Il se sent animé d’une force intérieure inexplicable. Il se sent faible, aussi. Il n’a jamais utilisé d’arme à feu. Malgré les deux guerres. Mais sa propre guerre n’est pas finie.  

Tout tremblotant, il vise l’infinité de la mer. Cette ligne d’horizon qui semble droite et courbée à la fois. Il a lutté contre cette pensée depuis sa décision de revenir ici, mais il réalise maintenant que ce n’est pas pour soigner ce Pierre, ni pour les souvenirs qu’il a fait ce voyage.  

 

Et s’il arrive à appuyer sur la gâchette, là tout de suite, à tirer dans le vide au milieu de nulle part, sa décision sera prise.  

 

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Prison d’Isigny, le même jour.  

 

Une cellule s’ouvre. Un vieil homme (Nicolas Reviglio) en sort. Sa mâchoire est serrée comme un étau. Il va passer devant un Jury qui devra estimer si oui ou non il est prêt à réintégrer la société aujourd’hui. Accompagné de plusieurs policiers, il traverse de longs couloirs blancs.  

 

« - Monsieur Cousain, vous êtes ici pour répondre au Jury qui décidera de votre remise en liberté conditionnelle à partir de demain. Vous avez été jugé en 1947 pour l’assassinat de trois personnes en Juin 46 et de trois autres en Juin 47. Reconnaissez-vous ces actes ?  

- Oui.  

- Comme l’a souligné votre avocat, toutes ces personnes étaient reliées à une quelconque affaire de collaboration avec l’ennemi nazi pendant la seconde guerre mondiale, ce qui constituait le mobile de vos crimes.  

- Oui.  

- Vous réalisez cependant que la justice ne peut être établie de la sorte et que vos actes étaient préjudiciables, monsieur Cousain ?  

- Absolument, monsieur le Juge.  

- Bien. Donc, étant donné votre conduite exemplaire pendant vos 25 années d’emprisonnement ici même –vous avez gardé contact avec votre femme, vous avez participé aux travaux manuels, vous avez obtenu un diplôme en électronique-, nous avons jugé bon, compte tenu également de la nouvelle politique mise en place dans cet établissement, de vous donner une seconde chance. Qu’avez-vous à répondre à cela ?  

- Que je suis honoré et désolé à la fois. Cette époque de ma vie était difficile, la société a su me réorienter dans le droit chemin. Si je ne saisi pas cette chance, elle sera sûrement la dernière pour moi. C’est pourquoi je ferai de mon mieux pour me réintégrer, ce à quoi je me sens prêt. »  

 

Le juge se concerte avec ses collègues. Ils décident d’une liberté conditionnelle. Thierry Cousain pourra passer ses journées en liberté mais devra se présenter tous les soirs à la prison à 19h30. Un nouveau Jury ravisera cette décision dans 10 mois en fonction du résultat.  

 

Le maillet du Juge qui frappe la table résonne dans la salle, en même temps qu’un coup de feu à quelques kilomètres d’ici.  

 

 

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Script original écrit par Patrick Bialès.  

 

Scénario : (3 commentaires)
une série A thriller (drame) de Joan Bremner

François Méthanol

Francesca Hunter

Richard Neil

Jeanne McCole
Avec la participation exceptionnelle de Nicolas Reviglio
Musique par Iris Kopp
Sorti le 07 juin 2019 (Semaine 753)
Entrées : 22 389 282
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