Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Chpom Entertainment présente
Adagio - Partie II

 

La première partie, nécessaire à la compréhension de cette seconde, est disponible au lien suivant : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=14057.  

 

---  

 

Un film de Malek Ouasetine.  

 

Avec Hubert Dupontal  

Ronald Hand  

Amy Nathanson  

Ines Ballard  

et Anton Freeman.  

 

---  

 

 

1938, cimetière de La Pesca.  

 

Le grave son du cor s’étouffe dans un silence lourd. C’est Sybil (Anton Freeman) qui peine à jouer. Dans le cercueil gît sa cousine, Claudia, la sœur de Giovanni (Ronald Hand). Sur la tombe gravée à la main, le nom Claudia Adagio en lettres d’or. C’est selon la volonté de Giovanni que le nom de famille a été changé en Adagio.  

La famille seule s’est rassemblée aujourd’hui. Francesca (Amy Nathanson), la mère, se tient à côté de son fils Giovanni. Elle ne pleure pas. Les larmes sont signe de faiblesse.  

 

Giovanni, lui, est plongé dans sa mémoire. Ses jambes tremblent : sa sœur est morte par sa faute, par son orgueil, mais abandonner la lutte n’est pas une solution. La fuite n’existe pas dans son psychisme.  

 

 

 

1920 - La Pesca.  

 

Vigo (Hubert Dupontal) est l’homme le plus riche de la région.  

 

Depuis la fin de la guerre en 1918, ses affaires n’ont cessé d’être florissantes. Il dirige aujourd’hui une véritable entreprise dans le bâtiment. Pendant deux années, il a réparé le pays qui a beaucoup souffert. Maintenant, il construit des maisons, des routes, des ponts. Et les magouilles vont bon train, également. D’abord c’était du pourboire et à force, Vigo est devenu extrêmement cher devant le manque de concurrence. Concurrence dont il assure évidemment la pauvreté.  

 

Mais ce soir, pour la première fois, il a éliminé un jeune entrepreneur. Coup de couteau dans la forêt et enterré à moitié vivant. Plutôt jouissif.  

Avant il les envoyait ailleurs, mais cette méthode s’avère beaucoup plus efficace et tout aussi sûre, vu l’état des autorités Italiennes…  

 

« - Comment s’est passé ta journée, mon chéri ? »  

Vigo pâlit un instant puis se ressaisit : « - Très bien, comme d’habitude ».  

La nuit tombée, Francesca se tourne vers son mari qui est penseur. Elle lui demande ce qui ne va pas et Vigo lui coupe la parole :  

« - Notre fils peut devenir quelqu’un d’important, de riche. J’ai les moyens de lui offrir le pouvoir. Tu me répète sans cesse qu’il doit devenir violoniste. Pourquoi pas chef d’orchestre ? Il doit diriger. Il est fait pour diriger. »  

Francesca se tait. Elle a senti dans la voix de son mari qu’il n’était nul besoin de discuter.  

 

 

Les années passent et Vigo ne peut que constater l’échec qu’est son fils. Il ne parle pas, passe des heures à jouer de son stupide instrument au lieu d’étudier les morceaux des grands compositeurs comme son père le souhaite. Pourtant, la radio joue souvent Beethoven. Pour sa puissance, sa magistrale beauté. Sa supériorité.  

Mais Giovanni aspire au léger. Ses improvisations au violon sont fameuses, divines. Sa mère s’y complait totalement bien qu’elle se force à répéter le contraire. Son père, lui, a décidé d’employer une méthode radicale. Le violon est supprimé, un phonographe personnel est acheté à Giovanni.  

 

Dure perte d’équilibre pour l’enfant qui se réfugie dans sa chambre. Faute de pouvoir créer, il écoute ces grands morceaux créés des décennies auparavant par les plus grands compositeurs. Et Vigo de se vanter de sa réussite.  

 

 

 

Le retour à la maison familiale se fait dans le calme. Immédiatement arrivés, Giovanni convoque Sybil dans son bureau. Ils savent tous les deux de quoi ils vont parler. La mort de Claudia a sonné comme un glas, mais ils ignorent encore de quel glas il s'agit... Ils savent qu’ils n’ont pas les moyens de rivaliser contre la Mafia qui a supprimé Claudia.  

 

Sybil baisse les yeux… Dans le silence de mort qui règne, il sait que sa voix percera la méditation continuelle de Giovanni. Il se risque :  

« - On devrait laisser tomber. Prenons l’argent qu'on a gagné jusqu’ici et démé…  

- Silence. » Giovanni fait un geste de la main.  

Il reprend la parole finalement, et sereinement : « - J’ai un plan ».  

 

Ce que Sybil sait, c’est que quelque soit ce plan, il est risqué. Quelque soit ce plan, il peuvent mourir. Mais Giovanni garde l’œil sûr et un léger sourire.  

 

 

 

L’atmosphère est lourde dans la forêt voisine de La Pesca. Malgré le chapeau, la pluie trempe le visage de Vigo qui avance lentement.  

Il s’arrête net quand il aperçoit un homme armé d’un fusil à pompe. Vigo veut rebrousser chemin mais deux hommes s’y opposent.  

 

« - Que veux-tu, escroc ?! demande Vigo en se retournant, plein de rage.  

- Ce que je veux ? rétorque l’homme au fusil à pompe. Mais rien ! Tu es l’unique cible à abattre. Ton hégémonie était ta faiblesse, Ablagio !  

- Vous ne pouvez pas me tuer ! Bande de r… » Le coup de feu résonne. Des oiseaux s'envollent précipitemment de leurs branches et Vigo s’effondre au sol, inerte.  

 

« - Enterrez-le ici ».  

 

 

 

La poignée de main est franche. Celle de Giovanni retourne dans sa poche. Celle de Zaccagnino sur son fusil à pompe placé sous le bureau.  

« - J’accepte donc de te faire confiance, mais tu es prévenu. Au moindre faux-pas, je vous élimine, toi et ton cousin. »  

 

Giovanni garde ses yeux droits dans ceux de son nouvel associé et patron.  

« - Une dernière chose… Pourquoi avez-vous accepté de tuer ma sœur ? demande-t-il froidement.  

- L’argent, petit. L’argent. »  

Assis dans son large fauteuil de Parrain, Zaccagnino leur fait signe de sortir.  

La porte se ferme et Zaccagnino se retourne vers sa fille Agnese (Ines Ballard), satisfait. Agnese acquiesce et se dirige vers la sortie. Dehors, elle rattrape Giovanni.  

« - Monsieur Adagio ! chuchote-elle. Pourquoi est-ce que vous voulez travailler avec nous ? » Giovanni reste de marbre. Agnese hésite...  

« - J’ai connu votre sœur, Claudia. Nous étions amies, ce que mon père ignorait, rajoute-t-elle finalement en baissant les yeux.  

- Je sais. Rendez-vous demain dans La Pesca. Nous vous trouverons. »  

 

 

Scénario : (4 commentaires)
une série A dramatique de Malek Ouasetine

Hubert Dupontal

Amy Nathanson

Ronald Hand

Ines Ballard
Avec la participation exceptionnelle de Anton Freeman
Musique par Wolfgang Ayres
Sorti le 08 septembre 2018 (Semaine 714)
Entrées : 26 536 977
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=14080