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Chpom Entertainment présente
L'homme en Face

 

Film participant au concours Souffle.  

Scénario d’Hubert Bairu.  

Réalisé par la Cousins Movie Company.  

 

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Voilà précisément une année que Michael (Daryl Emerson) attend ce moment. Une année d’entraînement, de mise et remise à niveau. Une année de construction physique et psychique pour tout donner comme une bête féroce sur le ring. Le bruit du public qui acclame l’arrivée de son adversaire fait trembler les murs, le sol. Il est temps, Michael se lève et comme à chaque fois qu’il marche dans ces couloirs du sous-sol vers l’arène, il voit sa vie défiler devant ses yeux…  

 

Sa vie. Celle où il s’appelait encore Miko, petit enfant (Ron Miller) d’un village éthiopien.  

 

Et ses problèmes d’asthme qu’il avait surmontés seul… Simplement en se recroquevillant sur lui-même et en pensant à son corps, en ressentant ses poumons. Pendant des heures, il restait seul et sa guérison avait paru magique… Sa mère (Edmonde Bouchavin) l’empêchait quand même d’aller courir avec les autres, par prudence disait-elle. Miko, c’était tout ce qu’elle avait. Dans son dos, il allait quand même gambader dans les champs, dans les déserts…  

 

Dans le dos de Miko, sa mère gagnait son argent en se prostituant à Diré Dawa, la ville la plus proche. La situation n’avait pu qu’empirer, et elle confia Miko à un centre d’adoption. Une chance de réussir dans le Nord, lui disait-on.  

 

Le bruit du public s’intensifie quand Michael apparaît. Il est le challenger, celui qui va essayer de prendre le titre de champion d’Angleterre à Trevor Terry (Johnny Kaufman). Ce passage de l’ombre des sous-sols à la lumière du stade lui rappelle son voyage avec ses nouveaux parents et sa nouvelle jeunesse…  

 

Et sa crise d’asthme dans l’avion qu’il n’avait pu contrôler pour la première fois depuis qu’il s’était guéri seul… Un fois posé en Angleterre, la première chose qu’il reçu fut un inhalateur qu’il dû garder pendant toute sa scolarité, incapable de maîtriser son corps comme avant…  

 

Quand il y pense, maintenant qu’il a oublié sa mère, ses vrais parents sont ces deux êtres incapables de lui d’assurer leur descendance. Ils lui ont appris le respect et l’ont bien éduqué, c’est vrai. Heureusement…  

Ils l’ont appelé Michael pour lui faire comprendre qu’il recommençait à neuf.  

« Et puis, Michael et Miko, ça se ressemble, c’est juste une formalité » s’était justifié le père.  

 

Michael monte sur le ring, entouré de son staff et son manager.  

 

Banlieue Londonienne - le soir.  

Michael, âgé de 18 ans sortait d’un pub avec ses amis quand deux jeunes alcoolisés ont commencé à les insulter, les provoquer. L’un d’eux a traité Michael de sale noir.  

C’est seul, après avoir littéralement éclaté ses agresseurs qu’il se fit la réflexion : il était doué pour le combat -bien qu’il ne se soit jamais battu auparavant…  

Quand il s’était rendu à la salle d’entraînement pour s’inscrire, on lui avait dit qu’il serait trop maigre pour donner quoique ce soit.  

Quand trois mois plus tard il envoyait au tapis son premier adversaire dans un match amateur, un manager lui dit qu’il y avait quelque chose de gros à faire… Et il le prit sous son aile.  

 

Le présentateur crie son texte dans le micro, Michael effectue des petits sauts et des gestes dans le vide. Il a les yeux fixés sur son adversaire qui, lui, ferme les yeux pour se concentrer.  

 

Premier combat pro… Contre cette grosse brute de Richardson, un boxeur déchu sur la descendante. En deux rounds, Michael l’avait cerné. Tous ses points faibles étaient répertoriés dans un coin de sa tête et le troisième round fut fatal à son adversaire : Michael, serein, le regard droit et sans une pointe d’asthme, gratifia Richardson d’un simple coup au menton en sortie de rotative qui l’envoya valser avec les petites étoiles du KO.  

C’est là qu’il avait récupéré la maîtrise de son corps, de sa respiration, de son souffle : sur le ring.  

 

Quand vinrent des combats plus importants avec parfois des petites conférences de presse dans lesquelles insultes et intimidations étaient habituelles, Michael resta toujours respectueux et silencieux.  

Mieux encore, là où les autres boxeurs méprisaient leurs adversaires, lui les estimait. Il aimait parler avec eux, apprendre à les connaître…  

 

« Fais-moi le plaisir de gagner, champion ! »  

 

Le coté faux-cul de son manager n’avait jamais dérangé Michael. Après tout, c’est lui qui lui avait permis d’en arriver à ce stade. C’est lui qui lui a dégoté ce combat contre le Champion d’Angleterre.  

Est-ce une raison pour toucher plus de la moitié de l’argent sur chaque combat ? Michael n’en sait rien mais il se sent mal. Comme si le vase avait débordé, juste maintenant. Et pourquoi l’avoir encouragé à se faire tatouer ? Michael aime bien le ying et le yang, mais bon… « Meilleure puissance médiatique, les gens te reconnaîtront » s’était justifié le manager.  

 

Soudaine envie de se sentir libre. Quand il sera Champion d’Angleterre, il pourra changer de manager facilement. Sûrement… Il n’y connaît rien à ces histoires. Il n’a que 21 ans.  

 

21 ans, et il se sent oppressé. Il veut pouvoir respirer. Pouvoir combattre quand il veut. Pouvoir retourner en Ethiopie. Il n’y a jamais pensé.  

 

Le combat va commencer. Michael a une bouffée de chaleur. Il respire déjà fortement.  

 

Il se sent comme un gladiateur que la liberté effleure avant de mourir. Il doit gagner ce soir, à tout prix.  

Et cet homme en face, qui est-il ? Comment le battre ?  

Pour la première fois, Michael n’arrive pas à concentrer ses pensées sur son adversaire. Il pense à lui.  

 

Miko ! Pas Michael…  

 

Pour la première fois, il a peur.  

Il ne répond pas à son manager qui doit maintenant descendre du ring. La sonnette retentit, ça y est ! Trevor Terry se jette sur Michael qui esquive les premiers coups. Il respire fortement et ses yeux s’ouvrent grands lorsqu’il sent l’asthme s’emparer faiblement de son souffle. Moment d’inattention. Michael prend un crochet au visage et se retrouve au sol. Le public est en délire, à peine 15 secondes de combat !  

 

Les yeux de Michael se pose sur sa sœur (Adélaide Lynch), effrayée au premier rang. Elle qui lui rappelle le pays. Elle qui fut adoptée 5 ans après lui par ses parents. Elle qu’il aime et qui ressemble à sa mère. Il ne la décevrait pour rien au monde.  

 

Michael se relève pendant le décompte de l’arbitre. Il doit absolument se ressaisir, sa bouffée de chaleur s’intensifie lorsqu’il se rend compte que tout le monde le siffle. Son asthme augmente. Le combat recommence.  

 

Scénario : (4 commentaires)
une série A d'action (drame) de La Cousins Movie Company

Daryl Emerson

Edmonde Bouchavin

Ron Miller

Adélaide Lynch
Avec la participation exceptionnelle de Johnny Kaufman
Musique par Chiara Howard
Sorti le 25 février 2017 (Semaine 634)
Entrées : 25 285 308
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