Les faibles rayons de soleil du matin qui arrivent à pénétrer le ciel d’un gris sans vie éclairent les rues débordantes de carcasses de voitures, de déchets et de sang séché. Edward (Barry Van Handenhove) regarde ce triste spectacle, qui est son seul paysage depuis bien trop longtemps, par la fenêtre. Karl (Barry Huang), le propriétaire de l’appartement, l’homme qui les avait recueilli, lui, sa femme Hanissa (Kerrilyn Hoenig) et sa fille Linda (Sokchana Keut), se glisse à ses côtés dans un silence presque religieux. Aucun mot n’a besoin d’être exprimé pour se comprendre face à une vision d’un passé qui peine à laisser des traces et d’un avenir qui en laisse bien trop.  

Edward et Karl sont assis, autour de la table du salon et d’un bol de café commençant à tiédir. Edward engage la discussion mais ils se mettent à parler sans vraiment se parler. Le temps passe depuis le début de l’épidémie, et la fin de l’humanité. Voilà quatre mois que les âmes survivantes s’éteignent lentement, sans souffrances visibles.  

Mais ici, dans ce refuge barricadé, la vie continue à persister faiblement. Edward pense à sa femme et sa fille qui dorment dans la pièce d’en face, ce sont elles, le seul lien qui le raccroche entre à la vie, ou plutôt à la survie. Plus rien n’existe pour lui, seul sa femme et sa fille restent dans son cœur, un cœur qui ne bat qu’au rythme de leur respiration. Et Karl s’est raccroché à ce lien, se trouvant une raison de vivre en devenant un membre de la famille, une sorte d’oncle vivant sous le même toit.  

Hanissa et Linda sont sorties de la chambre et déjeunent tranquille avec les deux hommes. Une bonne humeur quelque peu fébrile règne, et même un fou rire nerveux éclate quand Linda failli tomber de sa chaise. Après cette instant de relance illusoire, la dur réalité leur revient à l’esprit et le silence se met planer pendant que Linda mâche mollement les biscuits secs que les deux hommes ont ramené de leur dernière expédition.  

Se baladant dans les quatre appartements du troisième étage de l’immeuble, le seul étage complètement sécurisé et barricadé, Edward et Karl essayent de nouveau de faire fonctionner une vieille radio en démontant les télévisions trouvées, tandis que Hanissa et Linda remettent du pétrole dans le générateur. Soudain, alors que la monotonie et le calme s’installent comme à chaque fois, de violents coups résonnent dans les murs. Pendant que Karl part saisir une hache, Edward se précipite dans le couloir. Quelqu’un frappe furieusement à la porte métallique de la cage d’escalier, hurlant qu’il sait qu’il y a quelqu’un, hurlant qu’on le laisse entrer. Les deux hommes restent glacé, ne savent que faire…  

L’homme (Vincent Horner) dernier la porte continu de hurler et de frapper avec la rage de quelqu’un qui n’a plus rien à perdre. Hanissa est arrivée dans le couloir et bégaye qu’on laisse entrer cet homme. Mais Karl hésite, ils ne savent pas qui il est, quel est son passé, si ils pourront encore survivre avec une personne en plus. Tandis que les trois adultes se disputent pour savoir si il faut ouvrir la porte, Linda est paralysée devant la fenêtre, elle ne peut croire ce qu’elle voit... Des dizaines d’infectés, voire une centaine, courent frénétiquement à travers les rues jonchées de débris, courent en se dirigeant vers l’immeuble attirés par le bruit…  

Les hurlements des infectés résonnent maintenant dans l’immeuble, tout le monde se met à paniquer. L’inconnu sentant sa vie bientôt se finir, frappe encore plus fort, à s’en briser les doigts. Ne pouvant supporter cette mise à mort, Hanissa échappe à l’étreinte de son mari et ouvre la porte. L’homme, complètement terrorisé, s’engouffre dans le couloir et s’assied dans le coin à l’autre bout du couloir. Mais les infectés sont déjà au haut de l’escalier et empêche les deux hommes de fermer la porte en métal. Brusquement, un infecté à la peau grisâtre et aux yeux d’un noir sombre comme un engouffre sans fin réussit à entrer. Un second attrape la jambe de Karl, qui était déstabilisé par l’intrusion, et le tire dans la cage d’escalier. Edward profite du malheur du propriétaire et donne un énorme coup d’épaule pour renfermer la porte et la cadenasse. Mais l’infecté qui était entré est toujours là, observant Edward de ses yeux noirs avant de lui foncer dessus…  

Edward réussit de justesse à repousser son agresseur, l’envoyant valser contre une porte d’un des appartements. Hanissa empoigne une chaise et la fracasse sur la tête de l’infecté. Ce dernier encaisse le choc avec un léger étourdissement, mais il se ressaisit vite et fonce vers Hanissa. Tandis qu’elle se débat, l’inconnu toujours dans son coin observe la scène sans bouger, paralysé par la peur. Alors que la mâchoire de l’infecté s’approche en claquant de la gorge d’Hanissa, Linda se jette sur le monstre, le déconcentrant un instant. Edward en profite pour ramasser un morceau de la chaise cassée et l’enfonce dans le crâne de l’infecté, qui s’effondre sans vie. Edward relève sa femme, épuisée, et la prend dans ses bras, il essaye aussi d’enlacer Linda, mais celui-ci refuse. Du sang coule du bras droit de la jeune fille, une morsure est apparente…  

Edward et Linda la regardent pétrifiés, des larmes coulent sur leurs joues. Ils le savent, l’infection se propage en une dizaine heure, moins pour certain cas. Sans prévenir, l’inconnu s’apprête à abattre la hache qu’il vient de prendre sur la jeune fille. Edward, aveugle par la rage et le désespoir, intervient et arrache l’arme des mains du nouveau venu. Ce dernier, qui a traversé des choses tellement atroces au point d’en perdre sa raison et son courage, retourne terrorisé dans son coin, comme un chien batu. Edward lâche l’arme et regarde sa femme élancer sa fille qui essaye de se débattre. Comment des parents peuvent voir leur fille mourir, des parents qui n’ont aucune vie à part elle ? Les heures vont passer et leur vie à tous va s’envoler petit à petit…