Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Kaoru Corporation présente
Souris au petit matin...

Mia vivait une vie simple et paisible, bien à l'abri dans sa petite maison. Lorsque sa mère était dehors, comme elle refusait que Mia sorte, celle ci se nourrissait des baies qui poussaient dans le jardin. Chaque jour, depuis toujours, ou plutôt depuis la mort de Père, elle sortait prudemment de la maison, regardait à droite, à gauche, à droite encore, puis courait à l'arbre à baies, à deux pas de souris, juste devant l'entrée. Elle enfournait alors le plus de fruit qu'elle pouvait dans ses poches et s'en retournait, avec la même précipitation, dans sa petite demeure. Puis, elle s’installait à la petite fenêtre, au bout du tout petit salon, pour manger en admirant le dehors. Ses yeux, toujours, suivaient le même parcours : le petit jardin bien entretenu à l’herbe verte comme une grenouille, l’arbre à baies recouvert d’un duvet rouge comme le feu, et enfin la forêt profonde qui les entouraient, noire comme le corbeau… et tout aussi belle.  

Un jour pourtant, alors qu’elle poursuivait sa routine en cueillant des fruits, elle entendit un bruit provenant de la forêt. Ni une, ni deux, elle se retrouvait à la poursuite de ce bruit étrange, s’enfonçant de plus en plus profondément dans les bois. Quand au bout, à l’origine du bruit, elle aperçût une intense lumière.  

 

 

Mia se tenait recroquevillée dans le seul coin d’ombre de ce lieu étrange : dessous le banc. Elle s’appuyait avec désespoir au pilier à sa gauche, tentant vainement de ne pas tomber. Tout bougeait autours d’elle, le sol vibrait, les humains semblaient pris d’une danse étrange. Ceux debout se balançaient de gauche à droite, en cadence avec le mouvement ambiant, pendant que ceux assis semblaient sautiller sur place.  

Soudain, un mouvement se fit dans le noir juste à côté d’elle et elle entendit une voix. Ou plutôt non, un rire qui dénotait un esprit cynique et antipathique. Enfin, c’est ce qu’elle aurait décrit dans ses mots de petite souris.  

Puis elle vit apparaître un gros chat tigré : "Tu m’as l’air dans une position quelque peu atonale, ma petite", lui dit il. Il ne sembla pas troublé par son air apeuré et continua sur sa lancée. "Tu as dû t’en rendre compte, maintenant, l’espèce humaine est une des plus étranges qui existent. Tout chez eux est codé, en rythme. Mais pourtant toujours plus ou moins flexible. Avec eux, tout est comme sur un fil. Chaque petit mouvement peut te faire basculer vers l’un ou l’autre des côtés." Mia se retourna vers l’objet de l’exposé. Ils étaient bien bizarres tous ces humains. La voix du Chat continuait en fond sonore, expliquant ce qu’elle voyait : chaque humain naît dans une bulle qui délimite la zone personnelle. Les rapports entre les humains restent corrects tant que l’on ne traverse pas la bulle. Mais, bizarrement, pour Mia, cela semblait plus compliqué. "Cela reste tout de même flexible", continuait Le Chat. "Voit ici comme elle se rétrécit faute de place. Mais c’est clairement inconfortable pour eux.  

C’est pour cela que les humains ont érigé une seule mais très importante règle simple : on n’entre pas dans la bulle."  

 

Il émanait du Chat une douceur et une puissance qui attiraient Mia, elle retrouvait enfin la sécurité. Elle ne comprenait pas tout ce qu’il disait mais elle savait que Le Chat parlait vrai.  

"Suis moi, maintenant, il est temps de te mettre à l’abri." Une sonnerie retentit et les portes s’ouvrirent. Le Chat se précipitât au dehors suivi de Mia qui, dans la précipitation, frôla une bulle. Un cri de surprise se fit entendre, la sonnerie retentit et les portes claquèrent.  

Sortie du souterrain, elle suivit Le Chat dans les rues de la ville, consciente et effrayée par toute cette agitation. Puis, ils arrivèrent à un parc, s’enfoncèrent dans la végétation (cela ressemblait à la forêt autours de la maison de Mia) et s’arrêtèrent devant une petite cabane à taille féline. "Mi casa es su casa, petite souris, entre."  

 

Assis devant un bon feu, Le Chat repris son exposé : "Les humains font croire qu’ils sont heureux mais, ils se sentent à l’étroit dans ce carcan. Ils sont en sûreté, oui, mais ils étouffent. Alors certains ont décidé de changer les choses. Vois-tu, la vie c’est comme le jazz. Ceux qui survivent c’est ceux qui pratiquent le Ragtime et ont érigé le Swing comme art de vivre.  

Ils prennent la vie à contre-pied, la modulent et cassent la rythmique. Le jazz c’est la liberté, l’ouverture à toutes les possibilités… la mise en danger."  

Mia compris d’un coup tout ce que Le Chat avait cherché à lui expliquer. Il lui restait à vivre, maintenant. "Ad Lib", lança elle en s’élançant au dehors. "Ad lib", fit Le Chat avec un petit sourire.  

 

 

 

 

 

**** Casting Vocal ****  

Le Chat : Aslan Karagül  

Mia : Summer Green  

Le Hibou : Scotty Rye  

Le Cygne : Trudie Amram  

 

**** Musique ****  

Le Big Band de GérardMerveilles reprend ici plusieurs morceaux de jazz dont :  

- Duke Ellington, It don't mean a thing  

- Mulatu Astatke, Yèkèrmo Sèw (A man of experience and wisdom)  

 

**** Durée ****  

1h27 - Tout public

Scénario : (3 commentaires)
une série B d'animation de Cristina Glass

Aslan Karagül

Summer Green

Scotty Rye

Trudie Amram
Sorti le 08 septembre 2018 (Semaine 714)
Entrées : 10 178 706
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=13263