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Chpom Entertainment présente
Arturo

Inspiré d’une histoire vraie.  

 

Moscou, 1964. La pression de la dictature se fait d’autant plus ressentir dans le centre de la capitale où vit la famille de Marianna Chelkova. Dans un appartement communautaire partagé par cinq familles, le père, la mère, et la grand-mère de Marianna se marchent les uns sur les autres, subissant chaque jour leur destin, le destin de leur pays. Sur le petit piano droit du salon, les parents de Marianna jouent à quatre mains de temps à autre. Le seul espace vital restant est occupé par la collection de disques du père, un mélomane invétéré et musicien autodidacte.  

 

À condition qu’elle ne fasse pas de bruit et qu’elle ne touche à rien, son père emmène Marianna chez son ami Dimitri Guénnadi, que la petite appelle son « oncle ». Guénnadi travaille à Melodia, l’unique maison de disques en Union Soviétique, et sa collection de disques est bien plus importante que celle du père Chelkova. Outre cela, Guénnadi possède un rare privilège en tant que responsable des importations : il peut se rendre en Occident pour avoir accès à tous les disques introuvables à l’intérieur du rideau de fer.  

Lors de ces visites chez son ami, comme seule façon d’échapper à l’enfer soviétique, Marianna et son père écoutent nombres de concerts enregistrés par les plus grands pianistes comme Guilels, Youdina ou encore Glenn Gould…  

 

Un jour, Guénadi revint d’Italie avec un des enregistrements d’un grand pianiste déjà mondialement connu, sauf en URSS donc. Dimitri était fou hystérique : « Ecoute ce pianiste ! Tu n'a jamais rien entendu de semblable ! C'est miraculeux ! » cirait-il au père de Marianna qui restait sceptique. Lorsque les notes se mirent à sortir du dictaphone, le miracle se réalisa immédiatement. Marianna, assise sur les genoux de son paternel, fut comme happée, littéralement fascinée. Son père également, mais lui n’extériorisait pas sa joie. Guénnadi avait raison, ils n’avaient jamais entendu cela auparavant… Laissant presque tomber Marianna par terre, son père se leva pour demander comment ce pianiste s’appelait, d’où il venait.  

 

« Arturo Benedetti Michelangeli » répondit Guénnadi, satisfait de l’effet produit. Ce nom produisit un enthousiasme immédiat chez la petite fille qui ignorait encore qu’il allait devenir la passion musicale de sa vie… L’excitation fut d’autant plus grande lorsque Marianna réalisa ce que Guénnadi était entrain de dire : Michelangeli venait jouer un mois plus tard dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou que la famille Chelkova fréquentait toutes les semaines.  

 

Ce mois d’août fut le plus long que Marianna n’ait jamais connu !  

 

À force de l’écouter, elle connaissait déjà par cœur l’unique disque que Guénnadi avait de Michelangeli. Elle connaissait déjà sa façon de jouer, son toucher cristallin, mais elle était impatiente de le « rencontrer » en vrai, de l’écouter en direct, effleurer sa musique à quelques mètres seulement… Elle attendait ce concert comme une confirmation, la confirmation que Michelangeli était un « génie », comme disait Guénnadi et son père.  

 

 

Aujourd’hui, Marianna Chelkova (Diane Torres) est chargée de programmation musicales sur Radio Classique. Tous ses souvenirs de jeunesse sont restés frais, surtout ceux d’Arturo.  

Oui, elle l’appelle par son prénom, comme on appelle un ami. Elle ne l’a jamais connu personnellement, mais elle en a l’impression. À force de reconnaître et même d’anticiper la moindre intonation dans son jeu, le moindre subtil décalage entre la main gauche et la droite, oui, elle a l’impression qu’Arturo est un proche qu’elle décrypte immédiatement. Tous ses disques tel le premier qu’elle a écouté sont ancrés dans sa mémoire à jamais. Certains sont même des éléments nécessaires à sa vie…  

 

 

Retour en 1964 dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou. Marianna a huit ans. Ce soir-là, elle est particulièrement excitée. Elle ne cesse de perdre son ruban blanc que son père lui a attaché dans les cheveux. Une fois tout le monde assis, le silence se fait. Arturo Benedetti Michelangeli (Adrien CMP) apparaît. À l’époque, il avait paru très grand et très beau à Marianna. C’est dans son jeu que cette image de lui perdurera en Marianna toute sa vie. Le pianiste italien salue la salle sans sourire et s’assied devant le grand piano. Le silence du public se fait tellement sentir que Marianna a l’impression qu’il va se passer quelque chose d’important. Michelangeli regarde son piano comme s’il lui confie un secret et, après un court instant, pose les mains sur le clavier.  

 

Le miracle que Marianna avait connu jusqu’alors se décuple… Arturo joue la Troisième sonate de Beethoven. Il ne bouge pas le corps. Ses mains semblent exécuter seuls les gestes, le son jaillit du piano de la façon la plus nette et la plus transparente qu’il soit. Encore une fois, Marianna est happée par le pianiste et assise tout prés, elle fixe le regard de l’homme de sa vie. Regard vide… Michelangeli vit par son piano, voit par son piano, c’est l’osmose parfaite ! Chaque note effectuée fait frissonner tous les moindres muscles faciaux de l’artiste qui grimace de façon presque pathétique.  

La fin du récital n’arrive que trop vite et Michelangeli disparaît dans les coulisses… Fin d’un doux rêve conclut par les paroles du père de Marianna : « Retiens bien ce nom ma fille : Michelangeli, c’est un génie ! »  

 

Marianna se rappelle qu’elle avait décidé à ce moment-là qu’Arturo serait sa passion. Cette passion qui enflammera son désir de passer à l’Ouest pour « suivre » son idole et s’en rapprocher toujours plus alors que le mur de Berlin vient d’être construit trois années auparavant.  

 

Comment faire pour passer de l’autre côté du mur alors même que ce qui lui en donnerait la force s’y trouve ?  

 

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Nous sommes heureux, chez Chpom Entertainment, de vous présenter ce premier film de la Cousins Movie Company en tant que réalisateur. Film assez personnel et sans grand spectacle, il retrace la vie de Marianna Chelkova, piégée par le destin en URSS comme des millions d’autres personnes et qui sortit bien avant 1989 du rideau de fer...  

 

"Je dis oui à toutes ces passions culturelles justifiées pour des personnes en ayant été privé pour le bien "politique" du régime". (Nayono Production: 4 étoiles)  

"Un projet ambitieux, mais le résultat est bon." (CMC Production: 3 étoiles)  

 

Scénario :
une série Z historique (dramatique) de La Cousins Movie Company

Adrien CMP

Diane Torres
Musique par Gina Harland
Sorti le 25 juin 2016 (Semaine 599)
Entrées : 723 271
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