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Nobody Cares

L’après-midi de ce 22 novembre 1963 était frais et humide. Georges (Lawrence Lee) attendait l'heure de son rendez-vous en déambulant sur la pelouse de Dealey Plaza. Il avait entendu dire que le président Kennedy était ici, et même, qu'il allait passer en voiture tout près pour saluer la foule.  

 

 

Après avoir jeté un coup d’œil à sa montre, il tourna le dos à la foule qui commençait à affluer pour voir passer Kennedy dans sa voiture et commença à marcher. Georges fit quelques pas avant de s’arrêter net en fixant le sol. Il resta immobile quelques secondes. « Je vais quand même pas laisser passer cette occasion » se murmura-t-il avant de se retourner. Il marchait maintenant d’un pas décidé en direction de Elm Street, la rue qui borde Dealey Plaza, ou se trouvait beaucoup de monde. D’un geste rapide et précis, qu’il adorait faire, il regarda sa montre encore une fois.  

 

12h29. Georges sort son appareil photo alors que le cortège présidentiel est déjà sur Elm Street. Les limousines s’approchent vite, Kennedy salue la foule.  

Georges prend une première photo alors que Kennedy se tient la gorge. Il a arrêté de saluer la foule et Jackie se retourne vers lui. Georges, intrigué, s’empresse de recharger son appareil photo. Trop tard, Kennedy est caché par sa femme. Soudain, un coup de feu retentit. Georges sursaute et prend la photo sans le vouloir. Il est tétanisé. Le cortège disparaît rapidement, des gens se sont jetés par terre. Des cris « Le président s’est fait tirer dessus ! », se font entendre. Georges ne comprend pas, il n’a rien vu à travers le viseur de son appareil.  

 

Rapidement, l’esprit complètement absorbé par ce qu’il venait de se passer, il se dirigea vers sa voiture garée sur un parking de l’autre côté de Elm Street. Arrivé à sa voiture, il percuta un grand homme mince vêtu d’un grand par-dessus. « Excusez-moi, dit l’autre. Oh, vous avez pris des photos de l’assassinat ?  

-Oui, répondit lentement Georges.  

-Permettez-moi de me présenter : Robert Taylor, journaliste, j’aimerais beaucoup voir vos photos dès que possible, pouvons-nous nous donner rendez-vous lorsque vous les aurez développées ?  

-Euh, oui… bien sûr… » répondit Georges hésitant.  

L’homme disparu.  

 

Une fois dans sa voiture, tous les évènements que Georges venaient de vivre lui revenaient en mémoire. C’était incroyable ! Il avait assisté à une tentative de meurtre, qui plus est du président ! Il était impatient de découvrir ses photos et fonça directement chez son ami Humphrey pour les développer. Alors qu’il se garait, il aperçut dans son rétroviseur cet homme qui l’avait bousculé sur le parking. Son sang se glaça. Il resta immobile devant son volant, le moteur toujours en marche.  

« Quel con ! » se dit-il à lui même alors qu’il essayait de comprendre. Les réflexions se mirent à fuser dans sa tête… De toute évidence, un journaliste ne suit pas les gens comme ça. Si ça avait été un journaliste, il aurait été sur Dealey Plaza pour prendre Kennedy en photo au lieu de se trouver sur ce parking. Et cette bousculade, qui ressemblait plus à un coup d’épaule qu’autre chose… Ça y est, tout était clair dans l’esprit de Georges. Sauf qu’il ignorait encore pourquoi cet homme le suivait. Il élabora un plan rapide. D’un seul coup, il bondit hors de sa voiture et rentra dans le jardin de chez Humphrey et passa derrière la maison pour ne pas être vu.  

 

Humphrey ouvra la porte : « T’es malade de taper si fort ? Et puis pourquoi tu passes par derrière ?! » Georges, plus essoufflé par la peur que par l’effort, se précipita à l’intérieur et verrouilla la porte. « Kennedy s’est fait tirer dessus !  

-Et c’est pour ça que tu passes par derrière ? répondit l’autre étonné.  

-Non, un homme m’a suivi, il est devant chez toi.  

-Mais pou…  

-Je t’expliquerai plus tard, on a pas le temps ! Je crois qu’il me veut du mal, j’ai pris des photos du président entrain de se faire tirer dessus.  

-Tu crois que c’est lui le mec qui a tiré ?  

-Non, ils étaient plusieurs.  

-Tu sais, t’es…  

- « L’assassinat » ! Il a fait une erreur !  

-Qui ? Quoi ? demanda Humphrey sans comprendre.  

-Le mec dehors ! Il m’a demandé si j’avais fait des photos de l’assassinat !  

-Et alors ?  

-Et alors il était sur le parking quand ça s’est produit ou, du moins, il n’a pas pu bien voir Kennedy se faire tirer dessus, dit Georges, complètement hystérique. Comment peut-il être certain qu’il s’agit d’un « assassinat » ? Cet homme est complice, j’en suis sûr. »  

 

Alors qu’Humphrey restait sceptique, Georges se précipita sur le téléphone pour appeler sa femme. Il lui raconta tout ce qu’il eut le temps de dire.  

La dernière chose qu’Humphrey entendit, alors qu’il guettait à la fenêtre, fut Georges au bord des larmes qui dit à sa femme au téléphone: « C’est une vraie organisation, c’est un gros truc, un très gros truc, je le sens ! Quoi qu’il m’arrive, ma chérie, je t’en prie, ne met pas le doigt dans l’engrenage ! »  

Le bruit du lourd corps d’Humphrey tombant par terre fit sursauter Georges. Il raccrocha immédiatement et se retourna. Il était en sueur et tremblait de peur. Ça y est, l’homme était là, dans la maison, et il cherchait Georges. Ses pas résonnaient sur le parquet et s’approchaient de la porte du salon dans lequel Georges se trouvait. La voix de Maria Callas cessa de se faire entendre. Paniqué, Georges courut vers l’autre porte et sortit du salon. D’un geste rapide et précis, qu’il adorait sûrement faire, Robert Taylor visa sa cible qui fuyait de l’autre coté du couloir et tira en pleine tête. Du sang éclaboussa le mur et le corps inerte s’ écrasa contre un meuble.  

Avant d’ôter le silencieux de son pistolet, Robert, très professionnel, tira une dernière balle dans au niveau du cœur de sa victime.  

 

 

 

 

152, Corners Street, banlieue de Dallas. Sheryl (Pamela Cooder) continuait d’appeler Georges au téléphone comme si elle exigeait qu’il lui parle encore alors qu’il avait raccroché. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes de silence qu’elle posa le téléphone, désespérée. Ses jambes ne tenaient plus, elle s’étendit par terre au milieu de son salon.  

Sheryl était une femme de confiance. Elle aimait son mari et aurait tout fait pour préserver leur couple. L’attente fut horriblement longue jusqu’au premier coup de téléphone qu’elle reçue. Étant restée allongée dans le salon, elle n’avait aucune idée de l’heure ni du jour qu’il était.  

« Oui ?  

-Allô, Madame Geller ?  

-Oui.  

-Bonjour, Madame, je suis le lieutenant Vincent. J’appelle au sujet de votre mari, Georges. Il… Il a été retrouvé assassiné ce matin. Je suis désolé, Madame. »  

Sheryl laisse tomber le téléphone et s’effondre.  

 

[Fondu noir].  

 

 

 

Un an plus tard. L’affaire est close, le procureur conclut :  

« Je déclare Sally Ferdinand, ici présent, coupable d’une série de 6 meurtres. À savoir : Peter O’Connor le 14 Avril 1958, Josey Ford le 15 Avril 1959, Terry et Peter McBenn le 2 Juillet 1963 ainsi que Georges Geller et Humphrey Gordon le 22 novembre 1963. Vous êtes condamné à une électrocution sur chaise électrique jusqu’à ce que mort s’en suive. »  

Tout porte à penser cette accusation véridique, preuves scientifiques, témoignages, le meurtrier a même reconnu ses actes. Il a reconnu avoir tué Georges Geller et Humphrey Gordon, mais lorsque Sheryl le regarde, elle ne ressent rien. Au fond, elle sait, elle est persuadée qu’il n’y est pour rien. Il était juste au mauvais endroit, au mauvais moment et les autorités lui sont tombés dessus. Un peu comme Georges en fait, mais ça tout le monde s’en fout.  

 

Il y a ceux qui prennent les photos et ceux qui sont pris en photo.  

 

Le 22 novembre 1963, le président John Fitzgerald Kennedy est mort assassiné, c’est tout.  

 

Une semaine après le meurtre de son mari, Sheryl retrouvait l’appareil photo qu’il avait caché derrière la maison d’Humphrey, ce dont elle était la seule au courant. Elle ne fit jamais publier les photos prises par son mari qui suffisaient pourtant à prouver que la Commission Warren se trompait.  

Scénario : (3 commentaires)
une série Z historique (Drame) de Barclay Noyes

Lawrence Lee

Pamela Cooder
Sorti le 12 mars 2016 (Semaine 584)
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