La lumière rouge au sommet du plus haut bâtiment était le seul repère à travers la nuit noire. Les immenses plaines de poussières, plus que dangereuses, étaient mortelles.  

Reprenant sa respiration, les mains sur les genoux, Anderson regardait furtivement autour de lui. Aucun bruit.  

Anderson reprit sa course. Ils n’entendait que les battement de son cœur résonner dans ses tympans et un lointain bruit de pas de course dans une poussière légère, les siens se rassurait-il. Il courait en ne quittant pas la lumière rouge du regard, pour ne pas dévier de trajectoire et perdre de précieuses secondes. Petit à petit, il entendait la sirène du bâtiment en ruine qui hurlait au loin.  

Il s’approchait du bâtiment. Il arrivait à distinguer les barricades dans une vision floue. Il ne devait être plus qu’à une centaine de mètres.  

Soudain, une douleur dans la poitrine. Dans une grimace, il stoppa net sa course pour reprendre son souffle.  

Un grognement grave se fit doucement entendre. Anderson retint sa respiration. Sans se retourner, il essayait d’identifier quel animal était derrière lui.  

Il se retourna lentement tout en sortant un couteau de chasse de son étui. Les grognements s’accélèrent.  

Anderson tenta une attaque en aveugle. Les yeux fermés, il se retourna et balaya l’air de sa lame. L’instant d’après un animal rugi et l’humain sentit une masse foncer à toute allure sur lui. Une détonation sèche et lointaine précéda la charge du monstre. Anderson tomba sur le dos, le monstre – inerte – couché sur lui. Dans la pénombre de la nuit, il aperçu un large trou dans ce qu’il semblait être la tête du prédateur. Au loin des rires et des congratulations s’échappaient du bâtiment en ruine. Ca devait faire un sacré moment qu’un sniper observait Anderson.  

Autour d’un feu de camp entre trois murs détruits et une bouteille de scotch, Anderson expliqua qu’il se fit surprendre par la nuit. Il expliqua également comment le retranchement de Sanderbrock fut prit d’assaut par les monstres.  

La première attaque nocturne, ils n’étaient qu’une poignée de créatures attirés par l’odeur humaine. La bataille ne dura que quelques minutes. Il faisait partie des guerriers. A coups de barre en fer et de courage, il défendit son camp. Dès le lever du soleil, il fallait partir dans le désert en quête d’éventuels survivants, de boite de conserves alimentaires ou de matériel permettant de construire davantage de barricades. Récupérer tout ce qui aurait pu servir qui n’aurait pas été détruit par la Déflagration.  

Celle qui semblait être la chef du retranchement l’interrompit en lui demandant s’il savait quoique ce soit sur la Déflagration. Anderson désolé, remua la tête de gauche à droite. Il se doute bien comme tout le monde que ça a du partir de l’Iran et de leur projet nucléaire foireux, mais aucune idée d’où sortait les monstres. Les quelques humains assis autour du feu regardaient inexpressifs les flammes s’envoler dans la nuit. L’un d’eux souffla et se retourna pour guetter les alentours. Le crépitement du brasier des restes de mobiliers trouvés dans les ruines rappelait Anderson dans ce cauchemar.  

Vous avez baptisé ce retranchement ? Demanda-t-il  

La chef se leva et s’excusa de ne pas avoir fait les présentation. Elle lui tendis la main.  

- Ici, c’est la Zone 84  

Anderson empoigna la main de la jeune femme. C’est à ce moment là seulement qu’il remarqua qu’elle portait des gants en cuir. Puis dans le peu de lumière qu’offrait le feu, il observa rapidement les trois hommes autour. Il portaient tous un uniforme militaire. Un quatrième homme s’approcha, une paire de lunettes à vision infrarouge sur le visage.  

Mademoiselle… Des individus non identifiés sont en approche…  

Anderson avait ramené avec lui les assaillants de Sanderbrock. La première attaque n’était jamais la dernière. Une sirène se mit à hurler à quelques mètres d’Anderson, il se recroquevilla sur lui en fermant les yeux, mettant les mains sur les oreilles. Le sol métallique de la tour commença à trembler. Lorsqu’il rouvrit les yeux, d’énormes projecteurs étaient braqués sur les monstres. Il y en avait une dizaine. Un des militaire tira Anderson par l’épaule, en lui montrant un fusil d’assaut de l’armée. En lisant sur les lèvres, Anderson compris :  

Est-ce que tu sais t’en servir ?