1806, Varsovie, dans une grande chambre d’un château luxueux, le plus jeune et le plus célèbre compositeur erre dans sa chambre…  

Splash… Splash… Splash…  

Karl (Karl Bova) observe les gouttes tomber du plafond, chacun bruit de goutte lui écrase la boîte crânienne. Cette nuit, une intenable insomnie, l’empêche de dormir. Et cela n’est pas la première fois, c’est même une chose régulière depuis un bon moment. Ce mal de crâne lui scie la tête. Karl essaye de rejeter la colère qui le consume. Silencieusement, Jean (Weston Lathan), son fidèle valet, entre dans la pièce pour prendre des nouvelles du jeune compositeur de 14 ans. Ce dernier, donc la douleur l’attaque sans répit, lui prit violemment de sortir. Le valet veut l’approcher, mais Karl, énervé, lui lance un encrier en pleine figure. Le valet, obéissant mais inquiet, sort. Karl, prit sa tête entre ses mains et se met à se balancer devant en arrière.  

Splash… Splash… Splash…  

Soudain, des bruits l’attirent à la fenêtre. Il s’approche doucement, épuisé par l’assommante harmonie des gouttes. Au loin, dans les rues, il aperçoit des enfants s’amuser, les bruits ne sont que des rires, des rires de bonheur, des rires d’une vraie enfance vécue. Soudain, une violente pulsion le déchire de l’intérieur, une envie de vengeance. Il hait sa soi disante vie, enfermé et protégé dans son château, tout le temps en voyage pour satisfaire un quelconque prince ou empereur. L’enfance, lui, ne connaît pas, jamais il ne la connaîtra. Sa vie est déjà gâchée. Karl en est conscient, la folie le guette, mais cette dernière lui fait tellement de bien, qui l’accueil à bras ouverts.  

Splash… Splash… Splash…  

Karl, d’un geste brusque, s’installe devant son piano, les gouttes l’empêchent de se concentrer. Malgré cela, il essaye de jouer. Quiconque l’entendrait jouer, aurait envie de pleurer devant une telle beauté. Mais son talent lui sonne faux. Plus rien ne va, aujourd’hui, s’en est trop. Karl a envie de crier, d’hurler, de s’ouvrir la tête, de tuer… Il veut renaître, revivre une vie normale, loin de ses parents (Hypollite Stetson et Barclay Jones) qui l’exploite, loin du talent qui le retient prisonnier, loin de ces gouttes qui le pousse au meurtre, loin de lui. Soudain, les cadences des gouttes s’accélèrent, comme pour le faire réagir. Et il comprend le message. Peut-être que la solution est là, devant ses yeux. Si son morceau peut donner envie de pleurer, peut-être que si il le réécrit un peu, il peut peut-être pousser ce sentiment plus loin, beaucoup plus loin, peut-être même jusqu’à la mort, jusqu’au suicide …  

Splash… Splash… Splash…  

Dans une semaine, il jouera à Paris devant des milliers de gens. Il n’a que peu de temps pour écrire et tester sa nouvelle symphonie. Il va la tester sur les gens de sa demeure, ils seront enfin utiles. Ses parents, ses valets, ses cuisiniers, ses jardiniers… ses cobayes…