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Mlle Irène Felay De Broglie, veuve Dambrune, vécut pour sa majeure partie à la belle époque parisienne entre les grandes rénovations Hausmann et les débuts de l’Art Déco. Femme de bonne famille, elle ne s’occupait que de lingerie fine dans les dédales du Bon Marché, toujours plus au sommet de l’élégance et de la modernité. Mlle Felay était donc fort coquette lorsqu’elle ne fut pas alitée avec un pyjama crasseux. Elle eut certes un mari, aimant comme la pomme aime la cannelle, mais le feu Jean-Etienne Dambrune, général de son état – républicain, s’il en fut – mourut sur les barricades de la Commune. Hélas, cette image d’Epinal ne saisissait guère le personnage sans saveur qu’il fut. Il n’avait vraiment rien d’épique si ce n’est la poisse. Particulièrement indifférente aux évènements autour d’elle et à l’amour, Irène ne vivait que pour évoluer et améliorer les conditions.  

De Mai 1848 à Janvier 1920, en mourrant devant un Otto Dix, elle se rendit compte que son existence ne tarissait pas d’histoires extraordinaires. Elle fut une femme charismatique et rayonnante. Néanmoins celle-ci ne serait pas autant emblématique si la légende s’arrêtait à ces mots succincts. Maladroite et curieusement révolutionnaire, aussi perspicace qu’étourdie, Irène passa le plus clair de son temps sur les lits d’hôpitaux où elle reçut bon nombre de personnes en perdition. En effet, aussi bien les miséreux que certains enquêteurs bien mal en point venaient se précipiter à son chevet pour ses dons d’analyse hors du commun et son objectivisme pointu. C’est donc pendant cette période faste que certaines affaires policières purent voir le jour et que certains coupables démasqués.  

 

« Je ne vois qu’un nœud chez le coupable. Ce nœud, vous savez, développe une douleur expansive. Il suffit de démêler le remord du scrupule, même que ce dernier fusse immergé au plus loin de son for. »  

 

Cette histoire-ci se déroule en 1885 et Irène avait déjà bonne réputation pour tous ses regards avertis. Toute jeune veuve qu’elle était, elle n’en demeurait pas moins joyeuse. C’était là pratiquement une opportunité non avouée de faire ce qu’elle voulait. Le soir, elle n’hésitait pas à défier quelques couples des environs dans des poules aux dominos. Tant qu’elle voyait clair son jeu et tant que les paupières ne l’assombrissaient pas, Irène jouait et buvait dans le petit salon de l’hôtel ?? Le jeu l’avait légèrement tourné l’esprit et la pénombre n’arrangeait pas sa marche. Dans l’escalier, son pied se vrilla dans sa crinoline et la fit chuté jusqu’au repos. La cabriole disgracieuse la conduisit donc à la Pitié-Salpétrière pour restaurer le bassin et le coccyx. L’os de sa jambe avait de même vu le jour de sa chair par une plaie déjà bien oblongue. Le médecin arriva dans la chambre pour lui signifier à quel point elle était folle. Il dit qu’elle a failli se rompre les os du cou et que d’autres chutes du genre ne l’épargneront pas. Irène ne prit pas conscience de son sursis et prit son remède antalgique avec un sourire coquin. Sitôt cette chambre vide, elle serait à nouveau, d’ici quelques semaines, à l’hôpital. Elle s’excuse auprès du médecin de ne pas avoir réservé plus tôt. A la sortie de chambre, le médecin dut immédiatement retourner chez lui plus tôt que prévu, avant même la délégation des soins à divers personnels soignants, parce qu’il se sentait extrêmement fatigué. Irène fut bien heureuse de ne recevoir aucun soin particulier en regard de sa jambe immobilisée.  

Une très jeune femme s’inquiéta toutefois de l’arrivée de cette demoiselle arrivée la veille et lui proposa un capiluve. La soignante prit un savon, frotta quelques mèches longues avant de porter un broc pour le rinçage. L’eau à bonne température ravit Irène mais la jeune femme sembla pâlir à sa vue. Elle lui conseilla de cesser le soin et de s’asseoir sur le bord du lit. Elle accepta et, en se déplaçant, se laissa tomber à terre. Irène appela d’urgence, que quelqu’un lui vienne en aide. D’autres soignants arrivèrent trouvant au sol la malade. Mademoiselle Felay de Broglie prit ainsi connaissance que d’autres personnes avaient subi le même sort et qu’ils sombraient tous dans la confusion d’une hyperthermie qui ne faiblissait pas. Leur ventre, gonflé d’air, s’accompagnait d’une diarrhée ocre et d’une anorexie totale.  

Le lendemain, l’épidémie progressa de manière exponentielle. Patients et soignants, touchés d’un même mal, glissaient vers un abattement physique. C’est le matin même que le commissaire Maltazar fit son entrée. Lui et Mademoiselle Felay avait déjà collaboré à une bonne dizaine d’affaire. Ce fut donc avec toute la perplexité qu’Irène l’écouta.  

 

Maltazar fit part de nombreux vols à l’intérieur de l’hôpital, de vols d’argent et de bijoux. Il enquêtait prioritairement sur cette piste. Le voleur empoisonne les futures victimes dont il sait qu’elles ont des biens et profite de leurs faiblesses pour les soutirer. Maltazar y voyait clair… Mais Irène n’en croyait pas un piètre mot.  

 

Deux jours plus tard, alors qu’on recrute de nouveau dans l’unité pour remplacer les absents tombés comme des mouches, Irène reçoit un télégramme pour lui signifier que le voleur a bel et bien été arrêté. Il s’agissait, après une nouvelle visite du commissaire, d’une embuscade tendu par lui-même. Il s’était fait passé pour opéré et gardait à la vue de tous quelques actions et titres de porteur pour une valeur avoisinant les 400 francs. Il s’agissait non pas d’un mais d’une association de malfaiteurs. Une soignante, se plaignant de ses revenus, leur donnait quelques informations en échange de quelques sous.  

 

Pendant tout le temps où l’affaire se passe, Irène recevait quotidiennement, à l’heure du midi pour être plus précis, la visite d’un commis qui n’avait que pour unique tâche d’aller acheter un sandwich et de le rapporter à l’hôpital. Le commis était un de ces jeunes gavroches qui vivaient sur le pouce dans Paris. Mais jamais, au bout de quelques jours, elle n’aurait pensé que ce commis recruté était l’un des enfants les plus affamés. Aussi un jour il arriva avec la figure blême et Irène s’empressa de lui donner son repas d’hôpital. Le commis s’en donna à cœur joie. Cela dura… et dura… et il dégusta de tout son poids ce qu’il y avait dans son assiette. Mais le lendemain, le commis ne vint pas. Irène avait confiance en lui. C’est pourquoi elle appela le commissaire Maltazar :  

 

« En échange d’un repas de bistrot, je vous donnerais quelques informations. Mais il faut faire vite… Un jeune homme agonise quelque part dans Paris ! »  

 

L’heure de midi approchant, profitons-en pour plonger dans quelques étages inférieures. Là, dans la cuisine, une jeune cuisinière de 16 ans, d’origine anglaise, tousse. Rien qu’une fois. Elle est porteuse sans le savoir d’une terrible maladie…  

Scénario : (4 commentaires)
une série B policier (Historique) de Peter Winstone

Logan Kordic

Amy Nathanson

Elrico Ridante

Charlène Gainsbert
Musique par Brandon Ratélavarape
Sorti le 20 mars 2015 (Semaine 533)
Entrées : 6 862 279
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