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Prod'Artaud présente
La Vanité des Arabesques

Une femme anglaise délie le destin d'une famille indienne ancrée dans ses traditions.  

 

A cette époque de l’année, que cela soit en automne avec ses flammes qui lèchent le sol, que cela soit au printemps pourvu que le bourgeon pointe sa renaissance, la faculté d’Oxford paissait plus tranquillement dans l’encadrement de ses bâtiments annexes. Les allées et venues des étudiants novices, les crissements des chaises des thésards au cul de plomb, les voix gutturales des maîtres de conférence n’animaient plus qu’un souvenir. A 50 mètres de l’entrée principale, sur la droite, après un merisier, pourpre si c’est l’automne, en fleur légère et rose si c’est le printemps, des chambres d’étudiantes longent le long d’une piste cyclable. La porte ne tient plus guère que d’un battant mais, au premier coup d’air, une chambre saute aux yeux et… Sa porte est grande ouverte. Une jeune femme termine un dernier carton (Morena Quinlan). Un dernier la retient encore dans cette chambre. N'a-t-elle la même sensation en revenant le week-end passé chez son père encore lotie dans son univers de petite fille ? A peine range-t-elle le dernier cahier, arraché à son cœur, que la nostalgie s'immisce. Tout devient plus grand et plus clair maintenant qu’elle a déposé le dernier cahier ; un rets d’azur effleure l’étiquette : elle s’appelle Anna Mansfield, doctorante en économie politique.  

 

Quelque part au large de l’océan indien, dans les méandres hauts des containers colorés se pose un hélicoptère. Il en descend un jeune homme, tout de blanc vêtu et Ray-Ban ajustées (Joel Nicotero). Il porte un attaché-case d’une main et, de l’autre, un portable. « Sacha écoute… ». Une voix familière le somme d’aller en cours d’ici une demi-heure, que ce n’est pas sa place, que ce n’est pas son travail. Son travail est d’avoir le diplôme prévu par papa. Sacha rétorque qu’il avait un quart d’heure d’avance sur l’horaire des cours, le temps de régler les commodités de cargaison avec le capitaine. Raccroche.  

Sacha est en fait étudiant. Il se sent très à l’aise dans le travail de businessman. Sa seule hâte est de vivre à cent à l’heure. Après son fulgurant passage sur le cargo, il rejoint l’héliport de la Jewaharlal Nehru University où, semble-t-il, il est déjà en retard. Il se languit tant de l’instant où sa vie sera tout entière consacrée au monde professionnel. Décalé par rapport au monde universitaire, Sacha ne se retrouve pas au milieu des autres étudiants qui flânent, au milieu des professeurs qui se retrouvent au croisement d’un couloir, etc. Sans les voir, il traverse car, pour l’heure, le cours est à l’économie politique du XVIIIème.  

 

Dans un quartier huppé de la banlieue Gurgaon de New Delhi, la Vanquish Mansory 2008 roule au pas avant d’emprunter une contre-allée verdoyante. Le gazon est ras. Il descend de la portière deux bottines Jimmy Choo. Puis, au carillon de l’entrée, c’est Anna qui s’avance sur le pas de porte. Elle s’adresse à un homme grisonnant, l’aspect sévère et froid comme on reçoit les étrangers (Saif Dhupia). Anna s’annonce comme une des professeurs d’économie politique de Sacha. Elle souhaite s’entretenir avec le jeune homme pour lui signifier que ses retards incessants pourraient avoir raison de la réussite des études. Si, dans son déplacements à domicile, Anna prend tant de pincettes, c’est à juste titre : la famille Alidor est une rente considérable pour l’université en regard des activités industrielles que le père exerce dans le commerce textile. Par exemple, l’héliport situé sur le campus est un cadeau de papa pour les 20 ans de son fils. Si cela explique en partie la mainmise des Alidor sur la faculté, il n’en reste pas moins qu’il incombe à Anna de voir Sacha être motivé pour l’obtention de son diplôme. Aux abords du bar à cocktail, près de la piscine, le jeune homme exprime alors son désarroi vis-à-vis de la pensée archaïque de son père. En effet, l’entreprise Alidor revient de droit au fils aîné. Il aurait pourtant souhaité prendre la tête de la société mais son père ne veut pas en entendre un piètre mot. L’injustice est d’autant plus grande qu’il ne peut compter sur son frère pour bousculer les traditions. Anna l’entend bien mais Sacha a un potentiel et une chance démesurée. Avec son diplôme et sa réputation, il pourrait diriger… Soyons fous… Tata !  

Anna a mille attentions pour lui mais, en sa qualité de professeur, elle ne pouvait que l’encourager à venir en cours. S’il ne le faisait, l’université tiendrait rigueur à la jeune professeur.  

Anna quitte à pas de pas de loup sur le velours tandis que le père la chassa du regard. Ce dernier s’empressa d'enquérir auprès de son fils la nature du bref entretien.  

Dehors, Anna voit devant sa voiture un homme (Barclay Weiner)dont elle ne sait si c’est elle ou la machine qu’il observe. En ne se présentant que de son prénom – Rahul – il la supplia de le laisser conduire la merveille. Aussitôt installés dans l’habitacle, il démarra sur les chapeaux de roue et, sans coup férir, emmène à son insu la belle vers une destination inconnue. Puis elle réfléchit à toute allure. Avait-elle à côté d’elle le Rahul dont tous les médias parlaient ? Etait-il le digne héritier de l’empire textile indien ? Son sang ne fit qu’un tour. Alors qu’elle s’apprête à reconnaître son mystérieux invité, Rahul lui propose de venir à la prochaine fête organisée des Alidor. Et qu’elle emmène sa voiture : ce sera alors à coup sûr une très impressionnante attraction pour tous ! Devant l'assurance de Rahul, surenchéri d'un sourire déconcertant, elle oublia ses habiles questions et accepta.  

 

Après la folle virée, la nuit suivante lui aura été cauchemardesque. Dans son dernier rêve, Anna était au volant d’une voiture et fonçait à toute berzingue vers la demeure des Alidor. Le réveil fut tout autant tourmenté : la date de la fête sonnait fatidiquement. Ce soir… Sa voiture vrombira des yeux doux, c’est promis.  

Anna avait beau y aller avec toute l’assurance du monde mais que ferait-elle au milieu de tous ces indiens ? Les hommes ne verraient-ils que son beau châssis ? A son arrivée, la fête battait son plein. Elle avait décidé d’arriver en retard si bien que, moteur arrêté, une nuée d’hommes envieux s’est jetée sur son capot. « Comme vous pouvez le voir, j’ai beaucoup parlé de vous » plaisante Rahul. Il la conduisit à un verre de curaçao en la rassurant qu’il avait expressément engagé un mécanicien pour sa voiture. Anna dit qu’elle n’était pas en panne. Rahul ria et s’écarta. Mais avant de fuir définitivement, il se retourna, un de ces retours, droits dans les yeux, dont on sait tous ce qu’ils signifient. Peu de temps après, alors qu’elle salua timidement Sacha, la musique et les danseuses s’immobilisèrent, Anna circula au milieu des invités comme arrêtés par le temps… Rahul et Sacha étaient eux aussi mobiles. La lumière s’éteignit. Quatre spots éblouissants ont convergé vers une unique personne. C’était le soir où le père avait décidé de fêter les fiançailles, à la grande surprise de tous. Une jeune femme(Ayesha Kapoor), sans doute la plus jolie de toute l’Inde s’approcha de Rahul… Visiblement troublé, il demanda sa main devant un père aux anges. Ce père, attendri, entama un discours : sa feue épouse renaît au travers d’Anjali. Déjà dans l’enfance, l’amitié et l’amour se partageaient entre Sacha et Rahul sans jamais confondre leurs frontières respectives. Anjali était devenu un ange à la disparition de la maman en devenant la promise de Rahul. Sacha n’a pas eu le temps de suivre tout le fabuleux spectacle. « Etre jaloux d’un favori, n’est-ce pas là la trahison d’un frère ? ». Sacha se promit de trouver un équilibre, un compromis qui pourrait le satisfaire : la résignation.  

 

Dans les mois qui suivirent, la cérémonie de mariage se fit plus précise. Le lieu fut choisi – en plein centre du poumon vert Lodhi Garden de la capitale. Le décor fut planté. Les domestiques furent triés sur volet – hélas, les sentiments aussi. Sacha avait vraisemblablement bien oublié la rancœur qui le liait à celui qui avait grandi dans le même ventre. Il avait accepté son sort en redoublant d’effort dans les études, il avait accepté les traditions et l’autorité de son père, il avait accepté que l’entreprise revienne à son frère et que celle qu’il aimait lui avait été ravi. Ce chavirement n’était guère si anodin si l’on en estimait la raison. A tort et à travers, il aimait l’interdit. Sacha travaillait sur une œuvre physiocrate majeure, le Tableau Economique de Quesnay. Le choix de son sujet, dicté par son cœur, se destinait à se rapprocher de Miss Mansfield. Et celle-ci ne tarda pas à découvrir le pot-aux-roses. Les entrevues dépassèrent le cadre des simples études mais Anna avoua être l’amante, dans ses rêves, de Rahul. Humilié, sans cesse floué par son frère, Sacha entra dans une colère noire. Il contacta Anjali.  

 

Si les rivalités se multipliaient, Anjali vit peu à peu que les dires de Sacha se confirmaient. Rahul semblait lointain. Chaque regard qu’il adressait à sa future le trahissait. Il disait être heureux, et s’il ne l’était pas qu’il finirait par s’habituer. Pour l’instant, les choses allaient trop vite pour savoir s’il ne se trompait pas, s’il se reconnaissait dans le miroir. Anjali ne pleura pas et comprit non seulement que Sacha avait vu juste mais que ce dernier voulait la protéger.  

Elle avait fait le tour de son cœur et force était de reconnaître que cette nouvelle ne l’attristait pas autant qu’elle l’aurait due. Seule, elle contemplait ce qui avait été le théâtre de ses fiançailles. Quand la fine silhouette apparut au loin, elle fut sûre d’avoir pris la bonne décision.  

Peu de temps auparavant, Anna cherchait toujours à comprendre le message énigmatique de Sacha quand s’arrêta, interdite ; ce n’était pas Sacha mais Anjali, la fiancée de Rahul, qui l’attendait ! Toutes deux immobiles, elles restèrent au milieu de leur chemin. Un autre chemin, perpendiculaire, accompagnait les deux autres protagonistes sans lesquels le nœud ne saurait être délacé. Ainsi, à distance, chacun et chacune, avait compris son destin par l’entremise d’Anjali, cet ange tel que l’a décrit la famille Alidor.  

Ce fut certes étrange et long à expliquer mais leur cœur, ensemble dans une même chamade, établissait un rythme envoûtant.  

Il ne restait plus qu’à obtenir la bénédiction d’un père soucieux de perpétuer les traditions…..  

 

FIN POSSIBLE  

 

Les moteurs élançaient leurs cris d’animaux à l’abord des stands. La séance des qualifications générait une impression de jungle brûlante et une faune luxuriante de béton et de goudron. La saison s’ouvrait et c’était un jour immense. La multinationale Tata lançait sa F1 pour sa première saison. Anna Mansfield regarda fixe les mécaniciens procéder à diverses modifications. Derrière elle, Rahul, en combinaison spécifique, aspergea son visage d’eau avec une petite bouteille. Juste avant de s’installer dans le cockpit, un doute le fit se retourner. Il ignorait si derrière ses lunettes noires, Anna l’observait, lui, ou la machine rutilante…  

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction sentimentale (bollywood) de Weston Howerton

Barclay Weiner

Morena Quinlan

Joel Nicotero

Ayesha Kapoor
Avec la participation exceptionnelle de Saif Dhupia
Sorti le 15 mars 2014 (Semaine 480)
Entrées : 17 722 218
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