Mercredi 16 Novembre 2016  

10h14 – Salle de Réunion de la DCRI  

- Nom de dieu de bordel à culs de putain de merde !  

Quelques conseillers essayaient de calmer de ministre de la défense.  

- Qui était le branleur de fonctionnaire en charge de la protection du président ?!  

Des regards s’échangeaient dans la salle de réunion. Une petite voix au fond de la salle lança timidement un « Heu… Je crois que c’était moi ».  

Michel Orthomanie(David Hemmings) baissa les paupières et expira bruyamment. Le vétéran de guerre et actuel chef des armées françaises se leva de son siège et s’avança avec tout son charisme le long de l’immense tablé pour se positionner juste derrière Martin Friand (Michel Couscous), responsable de la sécurité du chef de l’Etat. Il posa ses immenses mains cornées sur les frêles épaules du politicien bleu par l’expérience et vert par la trouille, puis joua avec ses clavicules et ses omoplates dans un joyeux bruit d’entrechoquements osseux. Puis avec tout le calme et le sérieux du monde, le ministre demanda posément.  

- Pouvez-vous nous faire un rapport sur les évènements de ce matin ?  

Friand secoua frénétiquement la tête de haut en bas en signe d’acquiescement.  

10h52 – Bureau de la DCRI (celui juste après les WC)  

Dans un sinistre bureau d’une sinistre division de la sinistre Direction Centrale de Renseignements de l’Interieur, se tenait sinistrement le responsable de la sécurité présidentielle au fond de son fauteuil en cuir… Un cuir sinistre. Un cuir totalement différent de celui des bottes à talons, remontant sur des bas, qui remontait juste en dessous d’une courte jupe en tissu recouvrant un postérieur ferme qu’on aurait envie de croquer à pleines dents. C’était du moins les pensées de Martin Friand alors qu’il penchait sa tête sous le bureau en feignant de réfléchir, pour pouvoir mieux mater la culotte noire en dentelle de sa collaboratrice Nathalie Touchay (Hilary Pullman), habitué aux tentatives navrantes de son supérieur d’espérer voir un bout d’intimité de sa personne.  

Pour revenir à la réalité, Nathalie toussota, ce qui fit sursauter Friand, ce qui le fit chuter de sa chaise dans un ridicule exaspérant, se renversant un gobelet de café froid sur sa chemise blanche.  

*Un petit écureuil !*  

- Tout va bien ? Demanda Nathalie sans lever ses yeux de ses ongles.  

Friand était sous le choc. Il venait d’avoir une vision. La vision d’un écureuil. C’était très clair et très bref. Les idées se bousculaient dans sa tronche, ce qui n’était pas fréquent. Il essaya d’ouvrir un tiroir pour prendre une boite d’efferalgan mais les idées se bousculaient trop. Ses yeux vacillaient. Ses pupilles se dilataient. Puis il réussit enfin à faire un rapprochement plausible, au moins pour lui.  

La tentative d’assassinat du président eu lieu pendant son footing, dans le parc Athèmes. On trouve également des écureuils dans des parcs. Au parc Athèmes il y en a même un sacré paquet… La solution se trouvait là bas !  

11h55 – Parking de la clinique Mike Brant  

Le ministre de la défense faisait déclarations sur déclarations. Les journalistes du monde entier étaient venus poser des questions. Un journaliste américain demanda dans un français hachuré dans quel état se trouvait le président, Orthomanie répondit, un tantinet excédé, de voir ça avec le ministre de la Santé, puis laissa échapper un flot d’insultes comme à son habitudes, que les traducteurs reprenaient pour les télévisions des différents pays.  

12h21 – Quelque part dans le Parc Athèmes  

Une petite reporter (Stephanie Glass)prenait discrètement des photos de Martin Friand et de Nathalie Touchay en train d’inspecter la scène du crime. Le responsable de la sécurité présidentielle était constamment dérangé par un clochard saoul qui trouvait drôle d’uriner pour la quatrième fois consécutive sur ses Weston. Il commença à perdre patience et dégaina son pistolet de service, puis tira trois coups en l’air pour faire fuir le miséreux. Il rengaina son arme dans son holster. Un bruit de quelque chose tombant sur des feuilles mortes se fit entendre derrière lui. Il se retourna et aperçu, à ses pieds, au milieu de feuilles de platanes orangés, un écureuil ensanglanté.  

Friand se remit à avoir des idées qui se bousculaient, et voyant le tableau, Nathalie décida de rentrer chez elle.  

La jeune reporter vint au secours de Martin Friand qui commençait à convulser par terre et à avaler sa langue. Il décida d’écrire son rapport avec cette journaliste, et de le présenter devant toutes les télévisions du monde, le soir même, sur le perron de l’Elysée.  

20h10 – Le soir même, sur le perron de l’Elysée.  

Un pupitre est dressé en haut des marches, juste devant l’entrée des bureaux du président. Des centaines de journalistes, de caméras et de magnétophones sont présents, dans un brouhaha impressionnant, chaque journaliste essayant d’hurler plus fort que son voisin lui aussi en direct. Puis d’un coup, le silence.  

Martin Friand, Responsable de la sécurité du Président de la république française (métropole et outre-mer), s’avança jusqu’au pupitre.  

Il attendit un signe d’un conseiller lui indiquant qu’il était bien en direct sur toutes les chaînes françaises… Ca y est.  

Friand fixa l’assemblée. Quelques flash crépitaient. Il observa attentivement les journalistes de renom présents ce soir. Le vent soulevait quelques feuilles mortes dans la cour de l’Elysée. Friand fit un signe amical à sa collaboratrice qu’il avait reconnu au milieu des autres journalistes. Certains cameramen regardaient leurs montres. Friand se retourna pour tapoter l’épaule d’un conseiller. Puis, au moment où plusieurs journalistes commençaient à partir, Martin Friand prit la parole.  

- Mesdames, messieurs... Je n’ai qu’une chose à dire. C'est le coup d'un écureuil... Un écureuil piégé...  

...  

Merci...