4 novembre 1870 – Paris, pendant que de nombreux maris sont sur le front…  

Antoinette est épuisée. Après avoir accompagné sa fille chez sa tante et son fils à l’école, elle a dû aller voir Monsieur Bonnefoi, pour la réparation de la porte de sa maison, puis elle a acheté du pain à la boulangerie près de la concorde, pour ensuite rentrer chez elle. Une vraie jungle cette ville pour une femme dont le mari est parti se battre contre les Prusses. Son cher George est parti il y a plus d’un mois pour défendre la France. C’est vrai que vivre seule pour une femme, c’est difficile, mais cette dernière est compensée par la fierté qu’Antoinette éprouve. Alors qu’elle commence à couper le pain, quelqu’un toque à la porte. Antoinette pose tranquillement son pain et ouvre la porte. À la vu de la tenue de l’armée de l’Empire français, elle comprend immédiatement son malheur et s’effondre en pleure. L’officier, déstabilisé par les larmes de la jeune et récente veuve, n’a pas la force de faire son discours habituel et essaye de la consoler sans succès.  

La vie n’est plus pareille sans lui. Antoinette n’est plus la même depuis ce fameux jour. Aujourd’hui, elle déprime profondément. Comme elle n’a plus la force de s’en occuper, elle avait envoyé ces enfants chez leur tante. Elle ne veut pas qu’ils la voient dans cet état. Depuis que son mari est mort, une partie d’elle est morte avec lui. Ça fait 3 heures qu’elle est assise dans son fauteuil, à regarder la flamme qui danse dans le foyer de la cheminée. Quand soudain, une lettre glisse sous la porte. Antoinette, fatiguée, se dirige vers la porte et ramasse la lettre. « Séchez vos larmes, mademoiselle... ». La première phrase lui fait un effet bizarre, légèrement réconfortant. Alors, elle continue la lecture.  

Pendant plusieurs mois, les lettres continuent à glisser sous la porte d’Antoinette…  

5 février 1871 – Paris  

Antoinette est sur le retour de l’école avec son fils et sa fille de nouveau à ces côtés. Elle est radieuse et ses enfants, de voir leur mère de cet état, ne peuvent que l’être aussi. Normalement, c’est le jour où elle reçoit une de ces lettres qui lui réchauffe le cœur. Alors qu’elle s’approche de sa maison, elle aperçoit un homme sur son palier. Cette silhouette, elle la reconnaîtrait parmi des centaines d’autres. C’est son George, son mari. Elle tombe à genoux. Les enfants, qui aperçoivent à leur tour leur père, courent à sa rencontre, en hurlant de joie. Antoinette les suivit, encore un peu assommée par le choc émotionnel.  

La vie d’avant a reprit son cour. Enfin, c’est ce qui aurait dû normalement se passer, mais George n’est plus le même. Antoinette et les enfants le voient. Il s’est mit à boire énormément, il a des sauts d’humeur, il est devenu violent avec sa femme et ne regarde même plus ses propres enfants. De nouveau, la peine envahit la famille, la rongeant de l’intérieur.  

Antoinette éprouve un immense vide, seul l’auteur anonyme des lettres comblait se vide, mais depuis le retour de George, aucune lettre ne lui est parvenue.  

Elle doit savoir qui était derrière ces lettres, le désir est trop fort. Mais sans créer le moindre soupçon chez l’homme qui était autrefois son mari.