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La chienne qui chante

Il était une fois Polybe et Mérope, Roi et reine de Corinthe et leur fils adoptif Oedipe. Tous vivaient heureux, aimés par le peuple, mais Oedipe avait soif d'aventure. Profitant d'un oracle funeste, lui prédisant qu'il allait tuer son père et épouser sa mère, Oedipe partit en direction de Thèbes. Là bas, disait on, un monstre, le sphinx, terrorisait la ville et quiconque le tuerait serait accueilli en héros. La reine Jocaste, veuve du roi Laïus promettait sa main à qui débarrasserait la ville du fléau.  

 

La lune éclairait les ruines sur les hauteurs de Thèbes. A cet emplacement, où se dressait avant un somptueux temple dédié à Athéna, une jeune fille était agenouillée, pleurant dans les décombres.La lune se reflétait dans ses cheveux blonds. Aucun bruit ne se faisait entendre, à part celui du vent et des doux sanglots de la jeune fille.  

Une ombre s'approcha, jusqu'à bientôt recouvrir la jeune fille et la faire disparaitre dans les ténèbres.  

" - Et bien, Déesse, comment est ce possible? Votre apparence vous a elle donné les faiblesses humaines? Pourquoi pleurez vous? dit Anubis.  

- Mon cher Anubis, j'en ai assez de ce rôle que m'ont confié les dieux. Tuer, torturer, toute la nuit, ce n'est pas une vie. Et cela sans but, sans cause. Pourquoi tout cela? répondit la jeune fille.  

- Obéissons. Le mystère a ses mystères. Les dieux ont leurs dieux, nous avons les nôtres. Dois je vous répéter une fois de plus que monde, tuer, donner la mort, mourir, n'ont pas de sens chez nous. Nos dieux exigent la présence d'un monstre dont vous avez accepté le rôle. Il vous faut assumer. Au regard des dieux, ces hommes qui vous font pleurer ne sont rien, souvenez vous en, déesse..."  

Le sphinx se releva, essuya ses larmes et s'approcha du vide pour observer la vallée au dessous.  

"- Un homme arrive. S'il parvient au dessus de Thèbes avant la troisième sonnerie, je l'interrogerais. Sinon, j'arrête, trouvez vous un autre monstre pour servir vos desseins.  

- Chut, quelqu'un vient, un prêtre et une jeune fille, je crois. répondit Anubis."  

 

En effet, sur la route menant à Thèbes et passant devant l'ancien temple, avançaient un prêtre et une jeune fille. Le sphinx s'approcha de la route et tendit l'oreille, les voyageurs semblaient se disputer. Au loin, on entendit le son de trompettes. La première sonnerie, encore deux.  

Le prêtre et la jeune fille arrivèrent à hauteur du sphinx, sans la voir, trop absorbés par leur conversation.  

" - Quoi que vous disiez, mon oncle,dit la jeune fille, cela ne change rien. Je m'obstine. Le sphinx existe peut être bien mais il est un prétexte pour couvrir les méfaits de la police et des politique. Un bouc-émissaire, en somme, un leurre derrière lequel se cachent les puissants. Et les prêtres ont trouvé le moyen idéal, un monstre, envoyé par les dieux, pour punir les hommes de leurs fautes.  

- Cela suffit, ma nièce, répondit le prêtre, on nous écoute. Que vous philosophiez face à moi, cela passe encore. Mais, vous n'avez pas à empoisonner l'esprit de cette jeune fille que voila avec vos idées révolutionnaires. Mais que faites vous ici à cette heure tardive, mademoiselle? ajouta t'il, en direction du sphinx."  

Une sonnerie de trompette empêcha le sphinx de répondre. La deuxième sonnerie, bientôt je serais libre.  

" - Je visitais une cousine et je rentrais chez moi,finit elle par dire, oubliant le sphinx, je me reposais quelques minutes sur cette colline. Je souhaiterais répondre à votre nièce. Je suis étrangère à ce pays et je ne connais rien de votre politique. Ce que je sais, pourtant, c'est que le sphinx tue et qu'il faudrait l'empêcher d'agir. Que le pouvoir se serve de lui comme bouclier, certes, mais il ne faut pas oublier que c'est un fléau.  

- Il n'y a bien sûr rien à répondre à cela, mademoiselle, répondit le prêtre. Bien, ma nièce, rentrons. La dernière sonnerie ne devrait plus tarder."  

Le prêtre et sa nièce s'éloignèrent sans plus un mot. Avant de disparaitre, celle ci se retourna et dit : "S'il y avait vraiment un sphinx, madame, il vous ressemblerait sûrement. C'est vrai qu'il faudrait le détruire.  

- ce sera fait cette nuit, je le sens, répondit le sphinx."  

Alors, que les deux voyageurs partaient, le sphinx se retourna pour regarder la vallée. Le voyageur n'était plus en vue.  

Quelques minutes après, la troisième sonnerie de trompette retentit.  

" - C'est fini, j'abandonne, dit le sphinx en se retournant vers Anubis qui s'était rapproché.  

- Je n'en suis pas si sûr, répondit-il."  

En effet, assis sur une des pierres du vieux temple, vestige d'un ancien pilier, était assis un jeune homme. Il aperçut la jeune fille. Il sembla tout d'abord étonné, puis un peu inquiet. Enfin, après l'avoir jaugée, il sourit et dit :"Bonjour, mademoiselle".  

Le sphinx n'avait pas cessé de le scruter, observant chacun de ses traits. Il était très beau, on ne pouvait pas le nier, mais elle savait que ce serait le dernier qu'elle interrogerait. "Bonjour, répondit elle".  

 

90 minutes.  

D'après la pièce de Jean Cocteau, "La machine infernale".  

Ruth Colloff sera la voix du sphinx.  

Lawrence Lee sera celle d'Oedipe.

Scénario : (3 commentaires)
une série Z d'animation (conte philosophique) de Alan Staite

Lawrence Lee

Ruth Colloff
Sorti le 20 avril 2013 (Semaine 433)
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