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Huxley Production présente
La Fée aux yeux d'abîme

 

On était le 19 mars 2007, à Londres, dans le quartier...  

Harry Clark soupira. Déjà deux heures qu'il était penché sur ces foutus dossiers, et il en avait à peine fait le centième. Il maudit sa bonne volonté. Pourquoi avait-il accepté ce dossier, dix jours à peine avant Noël! Il avait tout simplement pensé que ça serait facile, mais ça s'était révélé plus ardue finalement.  

Sortez-moi un papier sur ce que vous vouliez du moment que ça traite des fées, soyez un peu imaginatif, nos lecteurs aiment ça.  

Bien entendu, il avait acquiescé joyeusement, pensant que cela laisserait son coté rêveur s'exprimer, après quoi son patron avait rajouté que ça serait en couverture, et qu'il lui fallait au moins trois pages d'infos fiables.  

D'infos fiables il en avait de bonnes lui. Il n'y avait pas d'infos fiables, rien que des suppositions qui se contredisaient toutes. En même temps le sujet était passionnant, il n'allait pas dire le contraire, mais quand même.  

Il replongea la tête dans ses papiers quand il entendit un craquement. Il n'y prêta pas attention, sa maison était vieille, et les vielles maisons possèdent toutes certains grincements étranges, c'était bien connu. Comme lui d'ailleurs.  

Harry Clark n'était pas spécialement vieux, ni spécialement abîmé du point de vue de l'âge, simplement le croyait-il.  

La quarantaine, presque aucune ride, sportif, il était journaliste, métier qu'il exerçait avec passion, trop même, puisque ça l'avait mis plusieurs fois en désaccord avec ses différents chefs selon des corrections qu'il devait faire, et qu'il qualifiai, invariablement-et à raison- de mensonges. Ces contestations lui avaient valu de connaître successivement presque tous les journaux de son pays.  

Alors qu'il continuait d'écrire, il y eut un bruit de graviers de hors, et une lumière blanche.  

Dérangé, Harry releva la tête et aperçut cette lumière.  

Il s'étonna, il était minuit passé et tous les voisins étaient couchés, la plupart des habitants de ce quartier étant de vieilles grand-mère poules qui l'invitaient à prendre le café tous les jours.  

Il se leva de sa chaise et s’approcha de la fenêtre.  

On ne savait jamais, le quartier était plutôt aisé et des voleurs pouvaient traîner dans le coin.  

Ouvrant les rideaux, il jeta un coup d’œil dehors et resta pétrifié par la scène.  

 

Au milieu du brouillard, une silhouette environnée de lumière marchait dans son jardin. Non, elle ne marchait pas rectifia t’il intérieurement, elle glissait.  

Plissant des yeux il la regarda plus attentivement. Elle était belle, non, magnifique, non, ces mots ne pouvaient là décrire, comme aucun autre d'ailleurs.  

Enveloppée d'une robe blanche et d'un léger voile qui lui couvrait les bras, elle marchait sans paraître incommodée par le froid.  

Sur sa peau, on devinait quelques flocons étoilés, alors qu'il ne neigeait pas.  

Ses cheveux, d'un noir profond offrait un contraste parfait avec sa peau aussi blanche que de la neige, et cachaient son visage. Elle s'approcha de la barrière, l'enjamba, et disparut. Tout simplement.  

Ne restèrent que quelques bras de brouillard qui s'évanouirent silencieusement.  

Que s'était-il passé ? Avait-il rêvé ? En tout cas cette nuit là il ne rêva pas, passant toute la nuit à penser à cette femme, à qui elle était...  

Le lendemain matin Harry eut l'impression de vivre au ralenti.  

Son dossier n'avançait pas, et alors qu'il prenait une feuille blanche une sorte de révélation le traversa.  

Saisissant son stylo, il se mit à écrire frénétiquement, ne s'arrêtant que pour changer de cartouche ou boire à sa bouteille.  

Il écrivit ainsi jusqu'à minuit trente, heure à laquelle la lumière réapparut.  

Comme un fou il descendit les marches, sans prendre la peine de regarder dehors, et s'élança dans le jardin. Là il s'arrêta brusquement. Elle était là, à quelques mètres de lui, il n'avait pas rêvé.  

Il avance d'un pas et marcha sur une brindille.  

Elle ne se retourna pas, et s'éloigna à nouveau vers la clôture.  

Lui ne pouvait pas bouger, comme prisonnier d'une gangue de glace. Alors qu'elle enjambait la clôture, elle parut se raviser et s'arrêta un instant, le temps que quelques mots, comme prononcés par le vent arrivent aux oreilles d'Harry.  

Aidez-moi. Je vous en prie, aidez-moi.  

Cette voix était empreinte d'une telle détresse, d'un tel besoin, et si belle qu’Harry tomba à genoux, et la regarda disparaître sans faire le moindre geste.  

Il rentra dans sa maison, et se mit à réécrire avec rage.  

Par conséquent il ne vit pas l'homme qui apparut derrière la barrière de son jardin, ni l’espèce de gargouille hérissée de croc qui le rejoint peu après et il n'entendit pas leurs propos qui parlaient entre autre d'élimination, de destruction, de victoire, de menace, d'une femme nommée Neige, qui était ennuyante et de sa mort imminente.  

Et il ne vit pas non plus l’être difforme se changer en une splendide créature aux cheveux châtains et au sourire désarmant, avec marqué sur une étiquette: Jeanne, assistante de rédaction  

Non, pendant tout ce temps il écrivait, insouciant des dangers qu'il courrait.  

Pour le moment tout du moins.  

 

Scénario : (3 commentaires)
une série B dramatique (Fantastique) de Gregory Tilford

Bruce Colonese

Nathan Jewel

Elbow Gosse

Hilary Bell
Sorti le 22 mars 2014 (Semaine 481)
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