1-Revendications  

2-Intimidations  

3-Passage à l'acte...  

Plus qu'un film, tous les acteurs sont en or massif.  

Plus qu'une crise, c'est un coup de gueule contre ces producteurs qui lancent des stars-nés.  

Plus que le bling-bling, c'est une provocation à 77 536 119 $  

Plus que des dizianes de millions en fumée, nous demandons au Maire Molchany de faire pression sur les deux principales trésoreries qui, ensemble, équivalent à la somme réunie de toutes les autres productions. Cet argent stocké est indécent et particulièrement dangereux pour le cinéma de notre belle cité car d'autres producteurs se contentent de se ranger et de reproduire le même schéma sous les mêmes auspices. Tous se rejoignent lorsqu'ils s'éloignent des valeurs capitalistes auquelles ils adhèrent.  

Nous sommes donc loin de nos revendications "communistes" ou "sectaires" - comme ils disent...  

Compte tenu de cette simulation de crise financière qui vous guette,  

Nous,  

Prod'Artaud,  

Porte-parole des petits producteurs,  

Faisons foi d'une indécence singulière et exceptionnelle pour rendre équilibre et justice dans le monde des producteurs de GérardMerveille lesquels mènent le cinéma à sa faillite.  

Avec un brin de toupet et beaucoup de culot,  

Nous demandons un plan de relance digne de ce nom,  

A l'égal de l'intérêt donné aux banques.  

Nous ne sommes pas intermittents du spectacle.  

Nous ne gâcherons pas la fête que sera la cérémonie des GérardMerveille Awards.  

Nous ne sommes plus prêt à faire valoir nos revendications,  

Nous irons plus loin dorénavant. D'abord, en utilisant toutes les armes qui seront mises à notre disposition. Ensuite, en utilisant les armes de nos ennemis - comme nous le faisons aujourd'hui avec une fidélité exubérante. Enfin, nous les mettrons au fait et devant le constat de leur influence écrasante, monopoliste et contraire aux valeurs humaines,  

Nous les mettrons dans leurs retranchements les plus responsables.  

Nous demandons la mise en place d'un code éthique.  

Un beau jour,  

Il suffise qu'il fasse beau,  

Et ils créent de toutes pièces leurs propres ennemis*  

* Ceci n'est pas une référence biblique. Voir modalités au dos de votre ticket.  

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Dans le rôle de la cuillère d'argent : Nikolas Morcar (20 137 997$)  

Dans le rôle de la violence légitime et de la boufonnerie sur le dos des spectateurs : Adrien "l'écorcheur de petites filles" Aumont (11 688 736 $)  

Dans le rôle de la promotion canapé : Sharon Kwiat (15 090 221$)  

Dans le rôle de l'innocence trahie, de la star "sur piston" : Logan Gorman (6 590 789$)  

Dans le rôle de la caricature vivante, de la graisse et de la graveuleuse à fleur de peau : Ludivine Dondon (15 028 376 $)  

Tous les acteurs ont signé pour des sommes conséquentes pour un projet à leur insu. En gros, ce sont tous des Richard Virenque.  

Les guests dénommés Dhupia et Buxton sont avec la maison Prod'Artaud pour superviser et mener cette expérience à terme et sans heurt. Ils seront membres du jury destinés à critiquer voire à juger. Pour qu'un casting se transforme en tribunal révolutionnaire, il n'y a qu'un pas.  

Tous ne peuvent compter que sur une seule personne, leur avocat : interprété, tour à tour, défense et accusation, par Rrose Sélavy (fraîchement sorti des hôpitaux psychiatriques de Gérardmerveille).  

Metteur en Scène : Marcel Duchampignon.  

Marcel s'approche d'un transistor placé sur un tabouret. Des images de Rrose Sélavy en camisole de force frappent le spectateur lors de flashs d'hôpital psychiatrique et de junk cut fantasmatiques. Marcel appuie sur start pour mettre en route une cassette de marque TDK D-C60 min(1991):  

"...  

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères  

La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.  

Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.  

Ici, nous vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…"  

L'interprétation musicale : Jean Sablon (exhumé et présenté dans son magnifique coffret-cadeau qui vous est offert par les Pompes Funèbres Générales).  

Le temps de la cassette (60 minutes soit 1,3 millions/min), nous examinerons le portrait et les moindres détails des acteurs que nous avons contractés. Ces acteurs sont le fruit et l'image de leur maison de production. Quand vous les voyez avec leurs prix, à pleurer les larmes d'une âme, ils remercient leur créateur. Ces créateurs-là sont pernicieux et trompeurs ; leur trace se repère en nombre de cigares !  

Le temps de la cassette (60 min), nous détenons en otage ces acteurs pour les aveux qu'ils détiennent. Nous ferons pression au moyen d'une chaise électrique portative, communément appelée TASER. De l'autre côté de la gâchette, le braquemard de l'enfer, le membre d'honneur : Riri de PRNA.  

Le temps de la cassette (60 min), nous prions le temps de cette horreur de vous défaire de vos artifices, de vider vos comptes, bref de retrouver un peu de dignité vis à vis des spectateurs.  

Scénariste : Le diable m'a dit fais-moi un film. J'ai dit ok.  

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"Ce n'est pas parce qu'on aime pas les gens qu'on doit aimer les chiens.  

Ce n'est pas parce qu'on a mis le pied d'dans qu'on doit y mettre les mains" (HF Thiéfaine in La Philosophie du Chaos)  

"Je ne suis pas sûr qu'un type comme Bunuel ou Blier, avec Les Valseuses, pourrait trouver de l'argent dans le système de production actuel [de GérardMerveille]. Les types qui donnent de l'argent sont des cons. Or, si c'est un con qui te donne de l'argent, ton film sera forcément con. Rencontrez les producteurs, demandez-leur leurs critères" expliquait récemment un ivrogne notoire.  

In Vino Veritas ?  

Le théorème se vérifiera-t-il ? Suspense dans les hangars désaffectés des Docks de GérardMerveille...