Dans une sombre forêt de l’Europe centrale, un homme se tient debout, fier, face à un majestueux lac, dans une douce chaleur de ces étés de porcelaine, ceux qui nous ramènent quinze ans en arrière. Cet homme, Marcel Bichon, représente le plus vieil instinct humain. Plus beau que la chasse, la pêche.  

Marcel Bichon, 75 ans, pêche depuis plus de 60 ans maintenant. On pourrait croire qu’il a amassé les trophées comme d’autres accumulent les factures EDF, mais rien de tout ça. Marcel Bichon lui, ne chasse qu’un seul poisson. Un poisson que peu, très peu de gens on vu au cours de l’humanité. Souvent apparenté à une légende, ce poisson nourrit les rumeurs les plus folles depuis la nuit des temps. La plus crédible de ces rumeurs serait ses écailles à la vertu ultra aphrodisiaque, faisant croître l’appareil génital masculin de façon phénoménale. Est-ce la raison pour laquelle Marcel chasse ce poisson depuis plus d’un demi-siècle ?  

Rien de tout ça.  

Si Marcel à foutu toute sa vie en l’air pour pécher un minable poisson, c’est pour exaucer la promesse qu’il avait faite à son grand père sur son lit de mort.  

« Oui papé ! Je le ferais ! Je pêcherais le Flushblush ! » S’exclame encore Marcel, la larme à l’œil, des sanglots dans la voix, et la main gauche se grattant le postérieur.  

Nul doute que le grand-père de Marcel s’était foutu royalement de sa gueule quand il lui parla du poisson légendaire, mais la passion qu’a mit Marcel Bichon dans cette vaine quête a tellement ému son entourage, que personne n’osa lui révéler la supercherie.  

Aujourd’hui, Marcel a voyagé jusqu’en Roumanie, et a accepté de se laisser suivre par deux journalistes.  

L’expédition arrive à Histria. D’après un ange qui est venu lui parler dans ses rêves, le Flushblush hibernerait dans le grand lac d’Histria.  

Les préparatifs sont longs. Très longs.  

Planter la tente… Faire un feu de bois… Pendant ce temps, Marcel nous confie ses anciens voyages. Derrière son regard de vieux sénile se terre un être touchant de par son amour de la nature.  

Après plusieurs dizaines d’histoires, la jeune journaliste lui demanda comment reconnaître ce fameux poisson ? Connaissait-il réellement la forme de ce poisson ?  

Le Flushblush !... s’élança Marcel Bichon en jetant par-dessus son épaule sa neuvième canette vide il n’y a que les aguerris du moulinet qui peuvent le reconnaître. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à une truite. Une belle truite… Légèrement plus claire de couleur… Mais légèrement hein ! Ha… Et il a aussi de gros pois rouges et plein de poils partout.  

Le flushblush existe-t-il vraiment ? Est-ce un animal ou une entité comparable au bonheur, relançant l’homme dans cette quête éternelle ? Ou est-ce juste la dernière blague d’un vieux fou faite à un gosse de 12 ans ?...  

Et si la réponse était dans ce film ?