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Bad Productions présente
Premières Neiges

ón Þór Birgisson dit Jónsi regardait à travers la fenêtre de son chalet perdu dans la nature. Ce chalet était comme son refuge, son dernier refuge face à sa vie tourmentée qui le voyait côtoyer la noirceur de l’homme.  

 

Jónsi était un inspecteur à la criminelle de Reykjavik. Son boulot, traquer le mal dans tout ce qu’il avait de plus abject.  

Ce métier lui avait tout pris. Sa femme, ses amis, son innocence, son humanité en somme, alors il avait choisi ce refuge, dans la banlieue de la capitale islandais . Loin de la civilisation, le premier voisin étant à plus de trois kilomètres, Jónsi aimait contempler la nature, à se ressourcer tant bien que mal. Cette nature pouvait-elle purifier son être, chasser ces cauchemars qui hantaient ses nuits. Jónsi ne le pensait pas mais après tout ce qu’il avait vu, il ne pouvait difficilement passer son temps libre auprès de cette civilisation capable des pires horreurs  

 

Son seul vrai rayon de soleil, sa petite nièce, Edda. Bien que ses rapports avec sa soeur, Haima étaient difficiles alors qu’elle avait suivi ses pas à la Crim’, la petite Edda, elle, souhaitait toujours passer du temps avec son oncle et l’innocence de sa petite nièce lui faisait du bien.  

 

Debout derrière la fenêtre, Jónsi l’observait avec délicatesse s’amuser dans la neige, à terminer le bonhomme de neige qu'ils avaient commencé ensemble avec les premières neiges de la saison.  

Un bruit de moteur le fit soudain sortir de ses pensées. Jamais personne ne passait par ici, Jónsi vivait dans une impasse. Il sortit sur le perron, méfiant, demandant à Edda de rentrer à l’intérieur. Une voiture pénétrait difficilement dans son allée, la neige en rendant l’accès difficile.  

 

Un employé des postes s’extirpa péniblement de son véhicule et rejoignit Jónsi sur sa terrasse, manquant de tomber plusieurs fois sur l’allée gelée. L’employé lui remit une enveloppe épaisse sur laquelle était écrit son nom au feutre noir. Il en reconnut immédiatement l’écriture. Une seule personne savait qu’il vivait ici. Son seul ami, son ancien collègue de la Crim’, Olaf.  

 

Olaf était malheureusement décédé quelques jours auparavant et Jónsi avait assisté à ses funérailles. Olaf était bien la seule personne qui aurait pu le faire sortir de sa tanière et voilà qu’aujourd’hui il en recevait une enveloppe posthume. Olaf avait été en quelque sorte son mentor, son père professionnel.  

 

Jónsi remercia brièvement le messager et rentra chez lui. Il s’installa à sa table et décacheta l’enveloppe.  

A l’intérieur, plusieurs coupures de presse qui remontait à une vingtaine d’années et une longue lettre.  

Jónsi parcourut rapidement les coupures de presse. Elles faisaient référence à une vieille affaire dont s’était chargée Olaf. Jónsi s'en souvenait très bien: chaque année pendant huit ans, une femme avait été enlevée chez elle lorsque les premières neiges tombaient et une écharpe rouge était laissée en évidence sur place. Le corps était ensuite retrouvé à chaque fois lors de la fonte des neiges, quelques mois plus tard. Jónsi se rappella que c’était Olaf qui avait suivi cette enquête, sans succès. Et puis finalement les enlèvements avaient cessé et faute de pistes sérieuses, l’affaire avait été délaissée.  

 

Ces coupures de presses contenaient également des pages de petites annonces dont certaines étaient encerclées de rouge. Étrange.  

Jónsi se mit alors à lire la lettre. Ses yeux bleus parcouraient chaque ligne sans ciller, son visage demeurait impassible, pourtant les révélations de cette lettre l’ébranlaient au plus profond de son âme. L’homme en qui il avait eu le plus confiance lui avait menti, lui avait caché la pire des vérités, le pacte ignoble que son ami, son "père" avait passé avec le diable.  

 

Les petites annonces cerclées de rouge prirent alors tout leur sens. Olaf avait été contacté, via des petites annonces, par le kidnappeur des premières neiges avec un deal à la clé. « Arrêter de me poursuivre et tant que vous serez en vie, j’arrêterai de tuer ». Olaf, désespéré devant son incapacité à trouver la moindre piste avait accepté, envoyant sa réponse dans le journal. Le tueur avait alors accusé réception de cette réponse en publiant une dernière annonce.  

 

Seulement voilà, Olaf, sentant la maladie prendre le dessus sur lui et ses derniers jours arrivés, s’était senti observé, épié. Son pacte passé avec le diable touchait lui aussi à sa fin. Etait-ce possible que le tueur puisse le surveiller à distance, prêt à reprendre son oeuvre. Dans le doute, il avait alors écrit cette lettre à l’attention de Jónsi, la seule personne à qui il pouvait confier un tel secret, la seule personne qui pourrait peut être le comprendre, lui pardonner et surtout mettre un terme à toute cette histoire.  

 

Sous le choc de ces révélations, Jónsi laissa échapper ces quelques feuilles de papiers de ses doigts. Le mal avait réussi à le retrouver au fin fond de sa cachette. Il regarda alors Edda jouer innocemment avec ces quelques pages. Le Mal et l’Innocence réunis en un même endroit. Ce tableau surréaliste le fit presque sourire.  

 

Soudain, la sonnerie du téléphone retentit, ce fichu téléphone imposé par sa soeur pour pouvoir le contacter à n'importe quel moment. Jónsi se dirigea vers le combiné accroché au mur près de la fenêtre et décrocha. La voix paniquée de son beau frère Eidur résonnait à l’autre bout du fil. Sa femme avait disparu. Elle ne répondait plus au téléphone et des signes évidents de lutte étaient présents dans sa maison. Jónsi avait du mal à saisir le flot de paroles de son beau frère et à en comprendre le sens. Il était encore sous le choc de la lettre reçue quelques instants plutôt. Perdu dans ses pensées, Jónsi n'écoutait déjà plus Eidur qui continuait à s’époumoner. Tout lui semblait si loin.  

 

C'est alors qu''il la vit, là, bien en vue, cette chose qui allait le faire sortir de sa tanière, le confronter à ses vieux démons.  

 

…… Cette écharpe rouge passée autour du cou du bonhomme de neige……  

 

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Jonsi : Wolfgang Jankel  

Edda : Carrie Buffet  

Eidur : Robert Jones  

Haima : Jessica Hayes  

et Brandon Desplat dans le rôle du facteur  

 

Scénario :
une série A policier de Leonard Albee

Wolfgang Jankel

Carrie Buffett

Robert Jones

Jessica Hayes
Avec la participation exceptionnelle de Brandon Desplat
Musique par Elaine Hancock
Sorti le 10 janvier 2043 (Semaine 1984)
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