L'Martial, il l'avait prévenu sa copine : son père, il était un peu spécial : bourru, un peu grossier sur les bords, carrément alcoolo, mais un homme sympathique si on ne s'arrêtait pas sur la première impression !  

Bref, en ce dimanche de juin, Martial et Caroline arrive à Bourg-La-Joyeuse, un village de pagus près de San Francisco. Si Martial a rompu avec les tares de sa famille (le pinard, les travaux d'la ferme, les séries abrutissante à la télé) pour devenir un trader à la mode et sortir avec une fille d'une d'une riche famille, Caroline, c'est un gars sensible qui ne reniera jamais ses origines.  

A peine arrivée en plein orage, Caroline s'fait foutre à terre par les labradors du père d'Martial ! Pleine de boue, trempée, elle arrive enfin dans la baraque qui sent le foin, la pisse et la frite ! Une mégère de 120 kilo l'acceuille en l'étouffant pour lui dire bonjour ! Mais l'plus dure est à venir, la rencontre avec l'père, l'derche posé sur une chaise dans la cuisine, quatre bouteille de rouge vide d'vant lui !  

A la voyure d'sa belle fille, l'père de Martial beugle comme un dératé :  

- Ah ben j'suis rassuré ! Elle aime la Terre ta femme ! Mais elle est un peu pâlote et un peu maigre ta dru ! Va falloir qu'on la remplume mon fils, et qu'on la gave d'rouge pour lui faire r'prendre d'la couleur ! Nous, on est charitable !  

A peine assise, Caroline comprend qu'elle s'engage pour une journée qui va fortement la marquée. Alors qu'les verres s'vident à la chaîne entre Martial méconnaisable et son père, Caroline est obligée d'suivre la cadence pour ne pas avoir l'air de mépriser les coutumes de c'pagu !  

---  

Venez vivre la cuite d'sa vie d'la prude Caroline ! Elle va beugler des chansons paillardes, vomir sur l'carrelage et pisser dans l'évier !