Pierre ouvre le frigo et prend une bière. Il la décapsule et commence à la vider tout en préparant la pâtée pour son chat, Luke. Il dépose l'assiette par terre, carrese Luke et va se vautrer dans son canapé au milieu de son salon de 30m2. Il zappe, se gratte les burnes et rôte à l'occasion.  

Pierre a réussi sa vie. Il est avocat d'affaires, palpe du 30 000 $ / mois. Certes, il a une femme, Laurence, au visage a chier contre, mais c'était le seul moyen de faire fortune que d'épouser cette vieille peau, fille de Max La Fripouille. Avec elle, il a fait un mioche, Antonin, devenue un sale étudiant gauchiste et a adopté une indienne, Léna. Remarquez, il s'en branle Pierre : si ça fait plaisir à sa femme que de soulager sa conscience de richarde.  

Dans le canapé, Pierre mate ses SMS. Il hésite encore : Dorothé la secrétaire aux gros obus et à la carroserie impecable où Lucille, une serveuse d'un bar quelconque, une petite vicieuse qui compense son physique de garçon manqué et de planche à pain par un sacré coup de langue. Remarquez, Pierre a encore le temps de faire son choix pour la soirée.  

Dans la pénombre, une jeune femme. Elle scrute l'intérieur du salon grâce à la large véranda. Dans sa main, un couteau de cuisine. Laura n'a pas oublié Pierre. Son père. Celui qui après l'avoir violé de sept à dix ans l'a abandonné elle et sa mère dans un taudis pourri. Enfin, Laura a retrouvez la trace de cette enfoiré qui a changer de vie.  

Mais ce salaud il a détruit la sienne. Laura se lève et traverse le jardin, couteau dans sa main gauche. Au moment où elle entre par la porte fenêtre ouverte, elle contemple ce gros lard. Elle s'imagine déjà comment elle va le larder de coup de couteau et lui couper ses burnes comme dans Germinal.