par Nando Arrabal » Lun Sep 15, 2008 20:19
Merci à vous deux, fidèles partenaires.
L'affiche n'est pas géniale car des petits problèmes techniques sont venus s'immiscer. GIMP accepte mal les images en dessous d'un certains nombres de bits. Le casting, j'en suis fier : nouveau, recherché, ciblé. Mais écoutons plutôt Piotr ORGOZELEC :
P. Orgozelec : Pour le reste, je comprends qu'au Québec, on ne comprenne pas bien l'enjeu de ce film même si le racisme n'a pas de frontière. Ce que j'accusais, c'est bien le racisme d'état. Qu'il soit colporté entre toutes les bouches citoyennes, c'est du ressort de la propagande de l'état : j'en veux pour exemple celui des Roms (qui aura certainement un film chez nous). Le racisme de bas étage, celui qu'on trouve dans les bistrots, chez les clodos, les vieux, les cons, les jaloux, dans les stades, il n'est certes pas tolérable, mais il est sporadique voire individuel. La stigmatisation n'est pas tolérable, surtout lorsqu'elle provient des plus hautes instances. Les lois des quotas d'immigrants, le harcèlement administratif, la double peine, la pression au travail, le plan Vigipirate, ne doivent pas être permis.
Je suis Français d'origine polonaise, j'ai des papiers que je tiens de mes parents : je continuerais à les donner à qui de droit, dans mes faits et gestes, contre M. Sarkozy, président d'ailleurs vivant sur une autre planète
Ce film s'attache à démonter les rouages du racisme d'état pour en venir au vide des lois. Si le passage du "DEALER" n'était pas dans le script, jamais je n'aurais tourner "Djibril Sow ne cherche pas la vérité" : il montre l'absurdité, le fourvoiement moral et les erreurs institutionnelles néo-colonialistes.
R. Sélavy : La lutte contre le racisme d'état ne semble pas une priorité, c'est une bête impalpable, informe et sans nom. Je suis partout écrivait Brasillach, souvenez vous ! Cette lutte s'oublie bien vite et retombe comme un cheveu dans la soupe au quotidien. "Moi j'ai pas de problèmes, si je devais gérer ceux des autres, pensez bien que ce n'est pas mes oignons !". C'était sur cette base que le scénario se dressait car personne ne détient la vérité et dès qu'on reconnaît une victime, une injustice, on cherche son coupable, son malaise. Alors que les interprétations sont multiples, infinies même ! L'homme abuse des interprétations et des symboles.
(Rrose se retire trois secondes de l'interview pour recevoir une information AFP)
Info de dernière minute : Il y a dix jours, trois jeunes sont caillassés. On déplore l'acte antisémite. Ce film est en plein dans l'actualité, c'est flagrant. Et la nouvelle que je viens de recevoir dément le caractère raciste de l'agression. Nous vivons dans l'erreur, tant qu'il y a erreur, ce sera l'échec permanent.
Le cinéma des autres