Gérard Cousin a écrit :Voila quelqu'un de sensé! J'ai des potes qui était sur le cul de voir Uma Thurman affronter les Crazy 88: Pour eux, c'était le summun du film de sabre! Ils n'avaient jamais vu ça! Et puis je leur ai montrer les "Baby Cart" et le dernier "Zatoichi" avec le très grand Shintaro Katsu et ils ont vraiment trouvé "cheap" le final de "Kill Bill 1" voir minable... et l'histoire de "Kill Bill" ressemble beaucoup à "Un Colt Pour 3 Salopards", un western avec Raquel Welch...Evidemment entre Raquel Welch et Uma Thurman, moi j'ai choisis...)
C'est également un ressassé de
La Femme Scorpion et
Lady Snowblood, dont il empreinte d'ailleurs les 2 chansons phare chantées par le personnage principal (Ahhh, Meiko Kaji, je t'aime !!
) :
Urami Bushi et
Flower of Carnage (
Shura no Hana).
Scorpion et
Lady Snowblood sont
les personnages qui ont servi à façonner ceux de
The Bride et
Oren Ishii : tout le concept de vengeance de la femme bafouée vient de ces deux films japonais des 70's.
Question sabre, Tarantino n'a jamais caché sa fascination pour la saga
Baby Cart, indirectement citée dans le volume 2 : souvenez vous la gamine qui veut regarder à la TV le film
Shogun Assassin, honteux remontage des deux 1ers épisodes de la saga Baby Cart par cet opportuniste de Robert Houston en 1983 (BEURKK !!).
A ce titre là, les improbables geysers de sang lors des combats proviennent bien évidemment des Chambara des 70's (les 26
Zatoichi, les 6
Baby Cart, les 2
Lady Snowblood...).
Le perso joué par Sonny Chiba, le charismatique fabriquant de sabres
Hattori Hanzô, est directement empreinté à la série japonaise du même nom joué par le même acteur (
Hattori Hanzô: Kage no Gundan). Tarantino n'a encore une fois jamais caché son admiration pour la saga du
Streetfighter toujours interprêté par Sonny Chiba dans les 4 volets ; saga d'ailleurs explicitement citée dans
True Romance qu'il a scénarisé.
Hong Kong n'est pas en reste non plus puisque Tarantino se permet aussi de "remaker" pour ainsi dire la scène du restaurant du film de King Hu,
L'Hirondelle d'Or, dans la fameuse séquence des Crazy 8 8. Les
5 Venins du grand Chang Cheh est aussi pillé, le réal n'ayant jamais caché qu'il considérait ce film comme culte ;
La 36ème Chambre de Shaolin de Liu Chia Liang, dont il reprend le célèbre Gordon Liu pour interprêter 2 rôles dans Kill Bill (le moine Pai Mei et le chef des Crazy 8 8 ) ;
La Main de Fer également avec Lo Lieh dont il reprend le procédé de mise en scène du
zoom/musique Homme de Fer/flash rouge pour présenter chaque vilain de l'histoire...
Bref, Kill Bill est davantage un best-of clipé de la vidéothèque privée de son metteur en scène, certes techniquement réussi et de belle tenue, mais noyé dans un flot incessant de clins d'oeil et autres références envahissantes au cinéma de genre et aux films d'exploitation hongkongais et japonais des années 70, plutôt qu'un véritable film original doté d'un scénario, car c'est ce qui manque à ses derniers films, un script !! Et ceux qui ont vu le médiocre
Boulevard de la Mort ne me contrediront pas : where is the story ? Encore une fois, Tarantino se noie dans ses références avec cette fois les films bis de bagnolles, notamment le célèbre
Vanishing Point. Même dans
Jackie Brown, son dernier bon, il ne peut s'empêcher de se légitimer en "récupérant" la plantureuse Pam Grier pour un rôle très ancré dans celui de ses précédents personnages (
Foxy Brown,
Coffy...) ; dans ce dernier, c'est les films de la blacksploitation qui sont "utilisés".
Comme le dit Cousin,
Reservoir Dogs, pourtant excellent, n'est qu'une copie inavouée du fameux
City on Fire de Ringo Lam.
Finalement, dans tous ces "hommages", seul
Pulp Fiction sort à mes yeux du lot, et ce n'est pas pour rien que c'est mon préféré.
Tarantino, un génie ?
Non ! Juste un fan hanté par les milliers de films d'exploitation américains, italiens et asiatiques qu'il a visionné du temps où il tenait son vidéo club...