Jack Huglat : Cher Ari, les GM Awards approchent à grands pas. D'abord, qu'avez-vous pensé de l'année 2016 qui fût une belle année pour la ville de GérardMerveille avec près de quatre milliards de places vendues.Ari Golan : 2016 a été une excellente année du point de vue économique pour la ville avec des pics de fréquentation rarement vus à presque 3,9 milliards d'entrées. 2016 se classe 3ème plus grosse saison - les deux premières étant respectivement tenues par 2009 et 2007 avec 4,6 et 4,2 milliards de spectateurs, des records qu'on ne retrouvera pas de sitôt dans la configuration actuelle. Ce qu'il y a eu de plus formidable là-dedans, c'est que la qualité a toujours été au rendez-vous, et on ne peut qu'en féliciter les producteurs (et les joueurs).
Jack Huglat : Pensez-vous pouvoir rafler quelques trophées à la septième cérémonies des GM Awards organisée par la Great Prod pour la seconde année consécutive ?A.G. : penser ce genre de choses, c'est aller droit à la déception. Pour avoir rendu il y a peu mes propres choix, il vaut mieux se dire que l'on va participer à une fête agréable avec le reste de la profession - et que si l'on gagne quelque chose, et bien ce sera du bonus.
Jack Huglat : De nouveaux visages sont arrivés en 2016 et d'anciens sont revenus. Cependant, après une très belle année pour l'Ember's Falt Production, la Nanoyo Production, Quad9 - Calvet Inc. leur présence dans les salles, a extrêmement diminué, frôlent la nullité. Pensez-vous qu'il est difficile de maintenir un bon rythme sur plusieurs années comme vous savez si bien le faire ?A.G. : il y a toujours eu des fluctuations après une grosse année comme celle que nous venons de vivre, or les équipes techniques continuent de travailler, les scénaristes d'écrire - mais cela se voit moins y compris dans les salles. Le premier semestre qui suit une saison comme 2016 a toujours fait "appel d'air", ce qui permet aux producteurs de rebondir ensuite. Plus généralement, chaque compagnie a son planning et ses objectifs annuels et pour ma part, je préfère me soucier de l'activité de ma société que de juger celle des autres : MMP a eu ses années "creuses" et il y a
toujours d'excellentes raisons derrière une baisse d'activité.
Jack Huglat : 2017 est beaucoup plus calme. Cela était-il à prévoir ?A.G. : oui, comme je l'ai déjà précisé - mais il ne faut pas désespérer : à l'heure où l'on se parle (28 avril), le box-office 2017 provisoire a franchi le cap des 1,1 milliard d'entrées. Si la production continue sur cette lancée, nous devrions dépasser les 3 milliards sur 12 mois, probablement en retrait de 2015 qui avait été elle aussi une très bonne année.
Jack Huglat : Une fois encore, votre sens de la gestion triomphe, la MMP est bien parti pour la première place cette année comme en 2013, par exemple. Après avoir été au second plan et avoir accumulé les problèmes (épidémie de grippe, incendie au campus, etc), cela fait-il du bien de revenir sur le devant de la scène ?A.G. : (un silence) je viens d'apprendre il y a peu que PM pourrait souffrir d'un conflit interne qui ralentirait sa production. A titre personnel, je trouve cela un peu dommage - je croyais l'entreprise bien partie pour cette année. Quant à retrouver une place de leader... l'année a 12 mois et nous n'en sommes qu'au 4ème...
Jack Huglat : Votre rythme d'une sortie par semaine va-t-il se maintenir ? Jusqu'à quand ?A.G. : il est probable que le second semestre ne sera pas aussi dense. Comme je l'ai signifié une paire de fois à la presse, une partie de nos sorties actuelles comprend des films qui auraient dû être lancés en 2016. Nous restons néanmoins très actifs.
Jack Huglat : Quels sont les prochains projets prochainement en salle ? Quelques exclusivités point encore programmées ?A.G. : cette année, nous sommes particulièrement fiers de présenter des productions issues de collaborations :
Chaque Main doit être un But d'après le best-seller de Thierry Henry, réalisé en collaboration avec Morcar Editions et Quentin LGD pour le script,
Les Gardiens de Brume (Western Union IX) qui sera un des événements de cet été en ville dont on doit le script à Alain Blakstad et Andy Graber.
Si vous tenez à une exclu, je peux même ajouter que
Les Gardiens de Brume ne sera pas la seule superproduction MMP cette année...
Jack Huglat : Qui seront les outsiders qui pourraient se faire discret et venir se placer en haut du tableau des fréquentations ? A.G. : je ne serai pas prétentieux au point de qualifier nos concurrents "d'outsiders". Certaines compagnies peuvent terminer l'année sur les "chapeaux de roues" (ça nous est arrivé) et démarrer plus mollement l'année suivante.
Jack Huglat : Après une série de teasers et l'annonce d'une collaboration, vous révélez que vous produirez le dixième opus de Western-Union. Était-ce votre idée ou celle d'Alain de relancer cette franchise que certain pensaient "morte" ?A.G. : l'idée est venue d'Alain. Travailler sur la franchise nous trottait dans la tête depuis un bout de temps déjà. Je pense qu'en fonction de l'accueil de ce film, les producteurs intéressés par "Western Union" pourront - ou non - gérer la continuité des événements de l'histoire en en tenant compte - ou pas.
Jack Huglat : C'est votre première participation à une franchise commune, qu'est-ce qui est difficile dans ce genre de projet ? L'obligation de devoir suivre les précédents épisodes, de garder l'atmosphère et le ton donnés ? Le fait d'avoir une idée mais de ne pas pouvoir la mettre dans le film du fait qu'elle créerait une incohérence ? L'écriture n'a pas été trop dure pour Alain ?A.G. : concernant l'écriture du script, je vous renvoie à Alain qui a fait du très bon boulot à mes yeux. Notre rôle était de lui permettre d'avoir une liberté artistique totale. On ne s'est jamais mis la pression, le projet ayant fait l'objet d'un cloisonnement-presse total.
Jack Huglat : Les campagnes teasers et les affiches du film ornant de nombreux espaces de GérardMerveille indiquent un film prenant une nouvelle orientation. Pouvez-vous nous en dire plus sur le style du film ? Alain a-t-il gardé le style du film en s'adaptant ou a-t-il apporté sa touche personnelle ?A.G. : le "look" et la direction artistique ont été travaillé en accord avec Alain : le 2017 de
Western Union IX n'est pas le 2017 d'aujourd'hui, c'est plus une sorte de cauchemar "steampunk" à la croisée du "Metropolis" de Fritz Lang et du "Dark City" d'Alex Proyas. Forcément, cela rappellera également la trilogie "Matrix" - tant il est vrai qu'à partir du moment où vos personnages portent du cuir, la filiation avec la trilogie des Wacko Bros s'opère...
Jack Huglat : Le projet a réussi à être gardé bien secret, pouvez-vous nous donner quelques informations concernant le tournage du film ?A.G. : désolé, tant que le film n'est pas effectivement sorti, ce type d'infos reste top-secret.
Jack Huglat : Pensez-vous que cette superproduction va relancer la franchise ? A.G. : est-ce que le film relancera l'intérêt du public pour la franchise ? - qui sait. Si c'est une relance (un "reboot", comme certains disent), on aura été très fiers d'y participer. Et si c'est un "chant du cygne", on pourra dire que la franchise se sera achevée avec les honneurs !
Jack Huglat : Qui verriez vous derrière un onzième potentiel numéro ?A.G. : (rires) vous avez bossé vos notes, vous ! Attendez déjà que notre
neuvième chapitre sorte avant d'en imaginer un
onzième.
Jack Huglat : Autre chose, pour finir, vous verra-t-on un jour derrière la caméra ?A.G. : (rires) la question revient souvent - et je vous en remercie. Mais plus le temps passe, plus je me dis que le rôle de producteur est ce qui me définit le mieux. Moi qui trouve que j'écris déjà beaucoup de scénarios, si en plus je dois les mettre en images, ahahaha... Non, le seul moment où l'on me verra derrière une caméra, ce sera pour filmer mes petits-enfants avec le caméscope familial, quand je serais à la retraite.
Jack Huglat : Merci à vous, bonne chance pour les GM Awards 016 et à bientôt !A.G. : merci à vous...
Jack Huglat - Journaliste, critique pour GM Ciné Mag'.